» LAURENT GBAGBO CANDIDAT À L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE 2020 EN CÔTE D’IVOIRE «
Au moment où le régime d’Alassane Ouattara adresse un courrier officiel à la CPI pour s’opposer à la la libération de Laurent Gbagbo, la ailleurs, la justice ivoirienne a confirmé en appel la condamnation à 20 ans de prison de l’ancien chef d’État . En janvier 2018, Laurent Gbagbo avait été condamné à 20 ans de prison pour « braquage » de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pendant la crise post-électorale de 2010- 2011.
Drôle de coïncidence, pourrait-on penser. Mais pour les observateurs de la scène politique et les militants du camp de l’ex président, acquitté en première instance par la CPI , mais en liberté surveillée en Belgique en raison d’un appel de la procureure Fatou Bensouda dont on connaît les relations avec Alassane Ouattara, c’est «une honteuse immixtion du gouvernement ivoirien dans la procédure », a déclaré Assoa Adou, secrétaire général du FPI.
Parlant au nom de son parti et de la coalition d’opposition « Ensemble pour la démocratie et la souveraineté » (EDS), Assoa Adou a dénoncé que« par ces agissements, le RDR (ancien nom du parti au pouvoir) et (le président ivoirien) Alassane Ouattara viennent de faire tomber le masque derrière lequel ils n’ont eu cesse de manipuler la procureure ».
Malgré tout, les partisans de l’ancien président ivoirien n’en démordent pas et annoncent même son retour en scène comme candidat à la prochaine élection présidentielle prévue en 2020. Ainsi, Damana Pickass a appelé le lundi 28 octobre 2019 à la mobilisation autour de la candidature de Laurent Gbagbo:
« Nous sommes ce soir à Ampain et je voudrais tout naturellement vous transmettre les salutations du président Gbagbo. Avant de venir ici j’ai parlé avec lui, je l’ai informé de ce que nous venons vous rendre visite. Il a simplement dit de vous demander de tenir encore un peu. Il dit c’est fini, l’essentiel est fait mais il y a les détails qu’on est en train de gérer et dans ces détails là il vous demande de tenir encore un peu.
C’est ce que nous faisons. Pour vous dire que la résistance que vous avez faite, les souffrances que vous avez endurées ont porté leurs fruits. Les pleurs que nous avons eus, nos parents qui sont morts, nos enfants qui souffrent ici l’exil, nos enfants pour qui la vie a changé depuis 2011, je voudrais vous dire que ces souffrances, ces douleurs, ces pleurs n’ont pas été vains et vous pouvez en être fiers.
[…] Gbagbo va sortir. C’est pourquoi vers la fin de ce film là il ne faudrait pas que nous mêmes nous manquions de sérénité. Alors que les propres témoins de Laurent Gbagbo ne sont pas encore passés, ils disent qu’il faut arrêter le procès. Nous ne leur avons pas demandé d’arrêter le procès. Ce sont eux-mêmes qui ont arrêté le procès et qui sont arrivés, après analyse, à la décision d’acquittement, et donc que Gbagbo n’a rien fait. Mais depuis il le retiennent.
Ils le malmènent, ils manœuvrent, ils manigancent parce que pour eux, il y a les élections de 2020 et Gbagbo ne doit pas participer à ces élections. Ils ne veulent qu’il vienne exprimer ses droits civiques en tant que citoyen. Ils ne veulent pas cela et sont prêts à tordre le cou au droit, à leur propre droit.
Mais nous n’allons pas accepter ça. Que celui qui a des oreilles pour entendre entende. Pour nous, Gbagbo Laurent sera notre candidat en 2020. C’est cela seul qui est la réalité. Il sera notre candidat en 2020, il n’y a pas d’autre scénario en dehors de cela.»