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GBAGBO DÉVOILE SON ENFANCE: DE PRÊTRE À PRÉSIDENT

Je suis Laurent GBAGBO. Mon père s’appelle KOUDOU Paul. Il est né en 1914 dans le village de Karahi. Les faits les plus importants de sa vie, c’est qu’il a fait la deuxième Guerre mondiale dans l’armée française. Il a combattu en Normandie. Son père s’appelait GBAGBO. C’est pourquoi je m’appelle GBAGBO. Et le capitaine qui commandait la compagnie dans laquelle il travaillait, s’appelait le capitaine Laurent.

C’est pourquoi ce capitaine étant mort quasiment dans ses bras en face des forces allemandes, une fois revenu au pays, il m’a donné comme prénom le nom de son ami, le capitaine Laurent. L’armée française a été vaincue en 1940. Mon père a été transféré à Fréjus pour être soigné. Guéri, il est rentré en Côte d’Ivoire en 1942. Il s’est marié.

Un premier fils est né en 1943 qu’il a appelé GBAGBO Laurent. Celui-là est mort bébé. Je suis le deuxième, né en 1945. Il m’a redonné le même nom GBAGBO Laurent. J’ai été suivi peu après par KOUDOU Jeannette, et après par KOUDOU Bonon Dobè qui est morte elle aussi.

Mon père a pris sa carte du Parti socialiste en 1947. Et, comme il a fait l’école de Dabou avec le Cardinal Yago, Monseigneur Tékri et Daniel Egny qui était plus jeune que lui, alors que Yago était un peu plus âgé que lui, il est devenu chrétien à Dabou. Mon père m’a légué deux choses: le socialisme et le christianisme. Je suis donc chrétien et je suis socialiste. Notre village s’appelle Mama.

Ma mère s’appelle GADO Marguerite. Après notre naissance, elle a divorcé d’avec mon père. Elle et mon père se sont mariés légalement devant le commandant de cercle. Les documents sont là. Aujourd’hui, elle s’est remarié avec GOSSIO Sery Robert qui est mort.

J’ai fait l’école primaire, d’abord à Agboville où mon père a travaillé comme cheminot. « Les bouts de bois de Dieu », la grande grève de 1947, il fait partie des grévistes. Il a été renvoyé pour fait de grève. Et, quand il a été renvoyé, il est devenu policier pour mater les grévistes (rires). Donc, j’ai fait l’école primaire à Agboville, puis à Daloa. Ensuite, ayant obtenu le certificat d’étude en juin 1958, je suis entré au petit séminaire Saint Dominique Savio de Gagnoa où j’ai passé quatre ans pour être prêtre. Je n’ai pas été prêtre.

Après mon BEPC en Juin 1962, j’ai quitté le séminaire. Je suis venu au Lycée classique où j’ai eu mon Bac en juin 1965, Bac Philo. Après, j’ai fait une année de propeudétique. Et je suis allé à Lyon pour faire les études de lettres classiques. On me destinait à être professeur de latin, de grec et de français. Mais, comme depuis un certain temps, je faisais la politique, ça m’embêtait de passer ma vie à traduire des textes de Rodonte, de Ciceron.

Je voulais me rapprocher, par ma profession, de mon pays et de l’Afrique. Donc, j’ai changé. J’ai fait l’histoire africaine. J’ai eu ma licence en histoire en juin 1969. Je suis allé séjourner à Paris pour faire une maîtrise à la Sorbonne. Je suis revenu en Côte d’Ivoire où j’ai enseigné. J’ai soutenu une thèse de doctorat de 3ème cycle sur la vie politique en Côte d’Ivoire de 1940 à 1960, en 1979, à Paris VII.

J’avais comme professeur Cathérine Coqueri. J’ai été chercheur. J’ai été mis à la retraite le 1er octobre 2000. 22 jours après, il y avait les élections. Et on en connaît les résultats.

GBAGBO Laurent (Forum de la réconciliation)

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