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UNE DEUXIÈME GIFLE INFLIGÉE À LA DÉPUTÉE NOURANE FORSTER FOTSING

A t-on besoin d’être à l’assemblée pour s’indigner qu’une femme député (ou une femme tout court) se fasse violenter sur la voie publique, (ou violenter tout court) ?

A t-on besoin d’être député pour déplorer l’abus de pouvoir d’un gouverneur censé faire respecter la loi, ou le trop plein de zèle d’un policier aux yeux sanglants ?

A t-on besoin d’être « Honorable » pour constater les injustices sauvages, aberrantes et quotidiennes qui pourrissent la vie des Camerounais ?

Comment va t-on respecter des institutions qui ne se respectent pas elles-mêmes ?

MA DÉSILLUSION

Ce qui est arrivé à Nourane Foster rappelle deux choses à ceux qui semblaient les avoir oubliées : primo : la dictature n’a pas d’amis, elle broie tout le monde ! Y compris ceux qui la défendent, ceux qui lui trouvent des circonstances atténuantes, ou ceux qui croyaient candidement que c’est en la caressant dans le sens du poil qu’ils lui feront changer de nature. À défaut d’être de la haute esbroufe, c’est de la naïveté politique !

Car ce qui arrivait aux autres finit tôt ou tard par t’arriver alors que tu te croyais désormais à l’abri. Ça s’appelle l’atterrissage d’urgence !

Secundo, cet épisode place définivement au-devant de la scène le problème thématisé par le MRC au moment où il boycottait les élections législatives et municipales, à savoir : le respect de la vie, la dignité humaine (et donc de la femme), la paix générale, en un mot l’ÉTAT DE DROIT, sont des préalables absolus avant qu’on ne s’aventure encore dans un jeu électoral, par ailleurs pipé d’avance. C’est le type de bal d’hypocrites auquel nous nous sommes résolus de ne plus participer, et la suite nous donne raison.

Ce n’est pas à l’assemblée que l’on apprend les valeurs humaines et l’amour de la justice. C’est au contraire en ayant combattu l’injustice en tant que citoyen qu’on s’en va ensuite la combattre en tant qu’Honorable. Ceux qui ont voulu nous interdire de défendre les opprimés sous prétexte qu’on n’était pas des « élus de la nation » peuvent-ils nous dire aujourd’hui qu’ils refusent notre soutien à leur égard en tant que compatriotes ?

Malicka avait-elle exigé que le collectif d’avocats et d’amis affrété à sa défense soit constitué de maires et de sénateurs ? De quel mandat électif ont-ils eu besoin pour obtenir justice contre ses ignobles bourreaux ?

Et dans l’absolu, quel est le texte de loi ou le volet éthique fondamental que ceux qui sont à l’Assemblée Nationale ont réussi à changer à ce jour ? Mis à part dans leur existence personnelle, quelle différence avez-vous constatée ?

Voilà la grande leçon politique qu’a donnée le MRC aux Camerounais de tous bords, qu’ils soient nos amis ou non. L’homme vertueux a pour seule obsession l’éthique et l’amour du bien. De ce fait, partout où il constate la barbarie, la torture, la misogynie, le tribalisme, l’arbitraire, le vol, le viol, il s’insurge ! Il critique ! Il s’oppose ! Il manifeste ! Il s’indigne ! Il RÉSISTE !

Et la résistance , c’est Rosa Parks, c’est Kimpa Vita, c’est Nelson Mandela, c’est Martin Luther King, c’est Steve Biko, c’est Mongo Beti… L’histoire n’a retenu que très (très peu) de révolutionnaires députés. Quel paradoxe !

Car c’est cela la vraie politique : la science de l’émulation quotidienne, et non la science des élections. Le reste (postes administratifs ou législatifs) n’est qu’un minuscule aspect du spectre ; on l’appelle la politique institutionnelle.

Si le voisin agresse votre enfant, vous courez tout de suite lui porter secours… ou bien vous attendez d’être élu ?

EN BREF :

On vous a pourtant répété que c’est pour nous tous qu’on résiste. C’est pour nous tous qu’on réclame l’État de droit, le respect des libertés, la fin de la guerre du NOSO, etc… Si nous marchons contre le banditisme d’État, c’est parce que l’autoroute Yaoundé-Douala profitera à tout le monde. Et si nous avons boycotté les élections, c’était aussi pour nous tous ! Car nous ne supportions pas d’aller dans un scrutin ou nos droits (donc vos droits) sont méprisés !

Mais les naïfs ont pensé que nous étions les seuls à souffrir du mépris global d’un système agressif et violent, oubliant ainsi un constat implacable : la partie de la serviette qui essuie ton entrejambe lundi soir essuiera ton visage mardi matin.

EKANGA EKANGA CLAUDE WILFRIED

( Alors on fait quoi à présent ? On défend notre compatriote au nom du droit des femmes et du citoyen, ou bien comme ils sont à l’Assemblée, ils maîtrisent ? )

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