TRAFICS D’ORGANES HUMAINS AU BÉNIN: PLEURS ET CRIS DE DÉTRESSE AU PRÉSIDENT TALON
A MONSIEUR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DU BÉNIN
Monsieur le Président de la République du Bénin, nous venons par la présente lettre vous faire cas d’une situation horrible qui prend déjà une allure exponentielle dans notre pays le Bénin. Il s’agit des sacrifices humains qui sont faits par certains charlatans, dignitaires et bokonon communément appelés « Hounnon ».
Ce phénomène qui fait objet de notre lettre à votre endroit est récurrent et continue de faire des victimes dans nos villes et campagnes.
Avant une explication limpide du phénomène, il serait mieux que nous vous remercions pour votre sens d’écoute (…)
Notre présente lettre est un cri de cœur de la population béninoise en général. Ce phénomène des « Hounnon »qui est basé sur l’utilisation des organes humains n’épargne personne et il urge que l’on vous en parle afin de pouvoir mieux circuler dans le pays. Comme beaucoup de médias l’ont relayé, certains charlatans, « Hounnonet Bokonon » utilisent des organes humains à des fins que nous ignorons tous. D’aucuns diront qu’ils le font pour des sacrifices de richesse ou de gloire.
Au nombre de ces sacrifices humains et horribles, certains retiennent l’attention du peuple béninois. Il s’agit entre autre de la découverte récemment d’un vaste réseau du nommé Victorin AVAGBO alias Hounnon Kpêssè dans la commune d’Akpro-Missérété, qui, depuis des années, utilise des organes humains pour ses sacrifices.
Monsieur le Président de la République, ce charlatan appelé Hounnon kpêssè a été découvert grâce à une fillette du nom de Dorcas OKE qu’il a copieusement violée dans l’optique de l’offrir à ses fétiches mais qui, par la grâce de Dieu a échappé à la mort. C’est dans sa fuite que cette fillette de 12 ans a bénéficié de l’aide des agents de la sécurité qui travaillaient cette nuit. Conduite par une délégation dirigée par le maire de la commune d’Akpro-Missérété, monsieur BAHOU M. Michel, la fillette a montré le réseau du célèbre Hounnon Kpêssè qui avait fait déjà des dizaines de victimes dans cette commune. Après avoir démantelé ce réseau basé dans le sacrifice humain, l’on a vu un crâne humain frais, un sac rempli de cheveux de femmes, une bouteille de graines de chanvre indien, des bidons du sang humain et plein d’autres organes humains. Ce même Hounon est l’auteur de l’assassinat d’une dame survenu le samedi 03 Février 2018 à Agondozoun. Il avait tué la dame, dépouillé de ses fesses, de son sexe et attaché la victime à un palmier à huile dans une brousse. Depuis ce temps, la psychose a pris possession de toute la population des départements de l’Ouémé et du Plateau. Notons aussi qu’un hounnon était arrêté dans cette même commune il y a de cela quelques mois pour avoir assassiné deux dames qu’il a fait venir du Togo par les forces maléfiques dont il dispose.
Son Excellence Monsieur le Président de la République, ce hounnon Kpêssè qui a fait récemment les une des journaux n’est pas seul même si l’on a découvert un nombre important d’organes humains à son domicile. Dans la nuit du 12 décembre 2017, un jeune du nom de Édouard AKONDE a été égorgé et vidé de son sang en sacrifice humain à Zodgodomè par son ami Pamphile AHEDJEHONME. Ce jeune qui a décidé d’accompagner son ami chez lui, n’a pas eu la chance de revenir vivant à ses parents parce que son ami et un charlatan ont décidé de le tuer pour leur sacrifice.
Le récent cas est celui de Pahou où un bokonon a assassiné deux jeunes. Après son arrestation, le bokonon a reconnu son forfait. Face à cette série d’assassinats, l’on se demande ce qu’il faut faire pour être vraiment à l’abri de ces hounnon et bokonon sans cœur qui sont à la recherche des organes humains pour des sacrifices dont nous ignorons la finalité.
Face à cela, nous vous demandons avec respect de faire quelque chose afin de réduire un temps soit peu ce phénomène qui a trop duré. Et pour cela, nous voulons bien vous faire certaines propositions qui pourront certainement vous aider dans la résolution de ce problème qui salit l’image de notre cher pays à l’extérieur.
Monsieur le Président de la République, nous souhaiterions que le ministre de l’intérieur soit instruit afin de passer à une opération de vérification stricte et imprévue des couvents ou tous les centres mystiques qui sont gérés ou créés par les hounnon ou bokonon de notre pays. Cette opération permettra d’avoir une base de données de ces charlatans, hounnon ou bokonon qui pratiquent ces sacrifices. Ensuite, des enquêtes de moralité et de probité seront faites sur ces hounnon ou bokonon connus légalement. Cela peut les amener à réduire un peu ces actes barbares et horribles qu’ils posent sur la population qui a pourtant droit à la liberté et à la sécurité.
Après cette étape, les hounnon et bokonon qui portent simplement ce nom pour tuer et décapiter les gens seront découverts. Ces opérations seront effectuées en commun accord avec les dignitaires connus et responsables qui règnent en maîtres dans les zones ciblées(…)
Ce cri de cœur est celui de la population qui est aujourd’hui sans sécurité vis-à-vis de ces charlatans, hounnon et bokonon qui ont décidé de les sacrifier pour de l’argent.
Monsieur le Président de la République, nous vous encourageons pour les réformes politiques et institutionnelles engagées et vous demandons avec respect de penser à l’assainissement des couvents, des lieux de rituels et l’immatriculation si possible des dignitaires, bokonon, hounnon afin de savoir qui est qui et qui fait quoi.
Pour finir Monsieur le Président de la République, nous vous prions avec toute la déférence due à votre rang de ne pas négliger ces cris de cœur qui sont chers à la population béninoise qui se voit aujourd’hui dans une insécurité grandissante.
Nous vous adressons d’avance nos vives et sincères reconnaissances pour votre acceptation du cri de détresse de la population béninoise pour votre prise de décision en faveur de cette dernière, pour la paix des cœurs et l’harmonie sociale.
Nous vous prions d’agréer, Son Excellence Monsieur le Président de la République l’expression de notre profonde déférence.
Zinsou Jérôme FADONOUGBO