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LES USA LANCENT LE BOYCOTT DES AÉROPORTS DU CAMEROUN

Viré du sommet de la paix où étaient conviés les dirigeants du monde, Paul Biya vient d’encaisser un autre coup diplomatique qui l’isole de plus en plus du reste du monde. En effet, l’ambassadeur des États-Unis au Cameroun vient de déclarer l’aéroport de Yaoundé irrecevable. Et du coup, les griots du régime crient à un nouveau complot des occidentaux pour déstabiliser le Cameroun.

Il est de coutume au Cameroun maintenant, de taxer tous ceux qui critiquent le mauvais fonctionnement du pays d’anti patriotes. Or, une critique faite dans un bon esprit, est constructive. Tout citoyen aime son pays, et cet amour pour la terre qui nous a vu naître, ne devrait en aucun cas, nous rendre aveugle. Voilà qu’aujourd’hui, l’ambassadeur américain pointe l’aéroport de Nsimalen à Yaoundé du doigt, en le déconseillant formellement à ses concitoyens, pour des raisons de sécurité. A t il tort ou raison ?

Nous avons noué des contacts avec des  spécialistes de la Sûreté aéroportuaire qui donnent pleinement raison à l’ambassadeur américain et décrivent l’état catastrophique de l’aéroport dit international de Yaoundé . Ceci est d’autant plus alarmant que cela ne concerne pas uniquement le seul aéroport de la cité capitale camerounaise. Tous les aéroports croupissent sous cette tare. Pas surprenant dans un pays où rien n’est fait pour rehausser l’image du pays, au contraire, tout est fait par les responsables de chaque secteur  pour l’avilir.

Les aéroports au Cameroun ne sont pas isolés par des clôtures conséquentes, on le voit avec cette population qui traverse chaque jour les pistes d’envols et des atterrissages, pour regagner leurs plantations, qui sont en même temps de potentiels lieux de beuveries.

« Je me souviens qu’en 2006 , un avion provenant d’Europe, sur le point d’atterrir à l’aéroport de Douala, tua un homme en état d’ébriété qui voulut traverser la piste, pour regagner l’autre côté de l’aéroport. Alors que je m’occupais de la sûreté d’une compagnie aérienne étrangère à l’aéroport de Douala, un de mes collaborateurs me signalant, qu’il y avait un bagage abandonné dans le hall de l’aéroport, dans ce cas, la procédure voudrait qu’on le signale à la police. Puis, que celle ci installe un périmètre de sécurité. Et si après, personne ne se signale, les artificies interviennent pour faire exploser le bagage abandonné. Ce que je vécus ce jour là, me laissa sans voix, c’est à dire que le policier qui fut sollicité, lorsqu’il arriva au niveau du colis, il ne s’embarrassas point avec les mesures adéquates de sûreté comme  le recommande l’autorité de l’aviation civile internationale. Notre plaisantin de policier se pencha directement sur le bagage abandonné qui constituait bien évidemment un risque potentiel au regard des règles de la sûreté aéroportuaire. Lorsque je lui demandai ce qu’il était entrain de faire, il me répondit de ne pas m’inquiéter, qu’il avait l’habitude avec ce type de situation, et que, le bagage était laissé là par un voyageur qui était incapable de payer ses exedents de poids. Notre policier continua sa fouille minitueuse et sortit, deux bouteilles de bières, et une grande bouteille remplie de cacahuètes du pays. Il n’avait aucun scrupule à se comporter de la sorte », raconte un grand responsable ayant été affecté dans le secteur.

Notre interlocuteur pursuit: « Voyez donc jusqu’où une république peut aller. Admettons donc que ce fut un colis piégé, nous aurions tous explosé, à cause de la gourmandise et l’irresponsabilité d’un fonctionnaire de police. Pourquoi nos aéroports ne seraient ils pas en sécurité ? »

Il est prouvé qu’à la tête des aéroports du Cameroun , sont souvent nommés des individus qui n’ont rien à voir avec le monde de l’aérien. Commençons par l’instance faîtière de la sûreté aérienne du Cameroun située à l’avance à l’ancien aéroport à Yaoundé. C’est un certain Ntongo Onguene qui fut le créateur avec son oncle qui était ministre des Transports, de l’autorité aéronautique du Cameroun. Ntongo devint le tout premier directeur de l’autorité aéronautique. Avait il le profil ? Je ne le pense pas, lui qui avait été réhabilité dans la fonction publique par son oncle devenu ministre de la République, après qu’il ait perdu son matricule, pour avoir prolongé son séjour à l’étranger. De retour au Cameroun, il se convertit dans la vente des ordinateurs, et c’est là que son ministre d’oncle le récupèra, pour le propulser dans le firmament de la bourgeoisie étatique camerounaise, en le faisant nommer directeur de l’autorité aéronautique camerounaise. Ntongo Onguene choisit comme adjoint, son grand ami Takam.

Le trio Takam, Ntongo Onguene, et son oncle ministre, va s’illustrer par leur affairisme exacerbé, lorsqu’on sait ce que rapporte au quotidien l’autorité aéronautique. Le trio infernal s’en mit plein les poches. Ntongo onguene va perdre son oncle qui mourut quelque temps après. Voilà qu’il sera débarqué par le nouveau ministre des Transports d’origine anglophone, ce dernier qui placera un cousin à lui, le nommé Sama Juma Ignatius. Ce dernier qui venait de la Cameroun Airlines où il n’était qu’un simple marmiton, avec comme diplôme de base, un Cap en électricité, obtenu dit- on au Nigeria. Vous voyez bien qu’il n’avait strictement rien à voir avec un domaine hautement technique comme celui de l’aérien. Sama Juma dépouilla avec le renfort de son cousin ministre, l’autorité aéronautique. Ils s’en mirent vraiment plein les poches, de véritables braqueurs. Au cours de son passage à l’autorité aéronautique, il s’entoura d’autres malfrats tels qu’un certain Ndum Fidelis, d’origine anglophone comme lui, ce dernier n’avait lui aussi absolument rien à voir avec l’aérien, car, détenteur soit disant d’un doctorat en sciences de la religion. Au lieu donc d’aller prêcher la bonne nouvelle de Dieu, il fut nommé directeur de la sûreté et de la facilitation au sein de l’autorité aéronautique. Ndum sera secondé par un autre mafieux nommé Djon Djon Jean et d’un certain Medjo qui était gendarme. Ce groupuscule d’individu s’illustra par les détournements et les rackets de tout genre, au lieu de s’occuper de la sécurité de nos aéroports. Ils avaient des ramifications dans tout le pays.

L’on rappelle ici, qu’un aéroport au Cameroun, est une vache à lait, et pour y être affecté, il faudrait jouir d’un grand soutien au sommet de l’État, et celui qui vous y a affecté, attend ses dividendes. Ce qui fait qu’au lieu d’avoir une vraie police des frontières, au Cameroun, nous avons plutôt, un commissariat des aéroports, c’est à dire que des policiers partent des commissariats classiques, pour aller travailler dans les aéroports. Ils y séjournent le temps que celui qui a contribué à les affecter est encore au pouvoir, car, le jour que ce dernier n’a plus le pouvoir, son protégé est lui aussi viré de l’aéroport. Le nouveau qui arrive place les siens.

Dans les aéroports du Cameroun , se déroule un gigantesque tracfic avec les candidats à l’exil qui sont nombreux tous les jours et qui arrivent en occident incorrectement documentés, ce qui débouche souvent sur des grosses amendes, que devrait souvent s’acquitter notre compagnie aérienne. Au lieu donc de s’occuper de la sécurité de nos aéroports, des individus mal intentionnés, se préoccupent beaucoup plus du pognon qu’ils engrangent au quotidien.

Voilà qu’au lieu qu’Otongo Onguene se retrouve en prison pour ses détournements à l’autorité aéronautique, il est plutôt rappelé aux affaires par un certain Atangana Menara, alors, Secrétaire général à la présidence de la République. Ce dernier, selon les déclarations du sieur Otongo Onguene, son patron aurait acheté le juteux poste de directeur des aéroports du Cameroun à coups de centaines de millions  de francs CFA . Ntongo Onguene remplaçait un certain Mendouga qui fut chassé comme un malpropre. En bon mafieux, Ntongo Onguene va constituer un gang de malfrats constitué d’un certain Owono Assoumou, l’actuel directeur des aéroports du Cameroun. Owono Assoumou succéda à son ancien chef de gang Ntongo onguene, après avoir trahi l’ancien directeur Mendouga dont il était le protégé. Après Owono Assoumou, il y avait un certain Bengono, qui occupait le poste de directeur des Affaires financières. Et puis,  un autre qui était conseiller d’orientation, un individu qui avait beaucoup plus sa place au ministère de l’Éducation Nationale, que dans un aéroport.

Comment voulez vous donc que ce type d’usurpateurs s’occupent des problématiques de la sûreté aéroportuaire ? Ntongo Onguene et Bengono,  l’un de ses colistiers, seront arrêtés et emprisonnés. L’autre bandit Owono Assoumou échappa, et devint même directeur des aéroports du Cameroun, en remplacement de son ancien patron, il est toujours en poste jusqu’à ce jour, comme quoi, le Cameroun, c’est le Cameroun.

Les aéroports du Cameroun , dans leur ensemble, manquent cruellement de sécurité. Cette vérité fait mal, mais, elle est là. Souvenons nous lors du crash de Kenyan Airways, alors que les recherches étaient faites au hasard, ce fut les radars de Toulouse en France, qui nous aidèrent à localiser là où se trouvait la carcasse de l’aéronef. Une honte. Les Camerounais découvraient médusés, que leurs aéroports n’étaient pas pourvus de radars.

Si l’ambassadeur américain le déclare, c’est parce qu’il est en possession de certains éléments. Le ministre du Transport camerounais qui dément, n’apporte rien de probant et convaincant. Il serait temps de se mettre au travail et de faire comme les autres.

Enquête de J. RÉMY NGONO et la Rédaction.

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