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LE PREMIER MINISTRE MALIEN MET OUATTARA KO SUR LE RING DE L’ONU

C’est un vrai combat de titans qui s’est joué sur la tribune de l’ONU où les mots ont été plus violents que des coups de poings. Après l’intervention d’Alassane Ouattara qui a demandé la libération de ses 46 militaires détenus au Mali, c’est le  premier ministre par intérim du Mali Abdoulaye Maïga qui est monté sur la tribune et a attaqué le président ivoirien  le 24 septembre 2022.

Le chef du gouvernement malien  a notamment estimé qu’il n’y aura pas de troisième mandat dans le processus de transition au Mali. Il a ajouté que « le 3èm mandat c’est l’art de dribbler soi-même tout en gardant le ballon !», faisant allusion au 3e mandat du président ivoirien en 2020.

Sur le cas des 46 militaires toujours détenus à Bamako depuis juillet, le Colonel Abdoulaye Maïga les considère comme des mercenaires, estimant que le gouvernement n’intervient pas dans un dossier judiciaire.

Extrait du discours du Premier ministre Abdoulaye Maiga :

‹‹Je saisis cette opportunité qui m’est offerte pour remercier chaleureusement notre respecté aîné, SE le Président Alassane Dramane Ouattara pour les sages et éclairés conseils, qu’il nous a prodigués dans son allocution mémorable à cette 77ème session de l’Assemblée Générale des Nations Unies.

Je voudrais le rassurer que les Autorités de la Transition malienne, n’ont d’autres objectifs que de faire des réformes politiques et institutionnelles, avant d’organiser des élections, tout en luttant obstinément contre le terrorisme. Ces réformes permettront d’améliorer la gouvernance et toutes les dispositions seront prises pour que la démocratie malienne soit la plus enviée au monde.

Dans ce chantier, nous prêterons une attention particulière au 3ème mandat qui ne sera pas possible. Pour un public moins averti, le 3ème mandat consiste pour un Président de la République d’effectuer une manœuvre en 4 temps, en vue de conserver le pouvoir pour lui seul et son clan :

Premier temps: Presqu’en fin de second mandat, donc en principe, non rééligible, il s’agit pour le Président de la République sortant, de déclencher une révision constitutionnelle de manière non consensuelle ;

Deuxième temps : au cours de cette révision constitutionnelle, le Président de la République sortant modifiera quelques dispositions constitutionnelles ;

Troisième temps : une fois la nouvelle Constitution adoptée, sur fond de crise politique naturellement, le Président sortant devient candidat, en violation de la limitation du nombre de mandat à deux. Sa candidature est alors justifiée par l’adoption de la nouvelle constitution et le prétexte est tout trouvé : la limitation du nombre de mandats à deux concernait l’ancienne constitution. Par conséquent, il est candidat au regard de la nouvelle Constitution adoptée.

Quatrième temps : une farce électorale est organisée. Forcément, il remporte les élections et s’en suit une chasse impitoyable aux opposants politiques, dont certains sont arrêtés, d’autres s’exilent, et d’autres assassinés. Les allégeances sont obtenues grâce au pouvoir de l’argent, le clientélisme et les intimidations.
Dans un langage plus simplifié et en référence à une métaphore footballistique, le 3ème mandat est une magie, c’est l’art de se dribbler soi-même tout en gardant le ballon.

Excellence M. le Président Ouattara, vos conseils nous rappellent la triste histoire du chameau qui se moque de la bosse du dromadaire.»

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