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LE GOUVERNEMENT CAMEROUNAIS RECONNAÎT AVOIR ORGANISÉ LE FAUX ENTERREMENT D’UNE FEMME VIVANTE

Par Michel Biem Tong, journaliste web en exil

Pour tout observateur averti, la correspondance du ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji adressée au Gouverneur du Nord-Ouest, Lele Lafrique, relative à l’affaire du vrai-faux enterrement vivante d’une jeune fille dans la localité de Guzang (aux dernières nouvelles, il s’agirait plutôt de Ghomgam, à Bamenda), au nord du Cameroun anglophone, cache difficilement une volonté de brouiller les pistes quant à sa responsabilité en tant que
commanditaire de ce qui apparait de plus en plus comme une mise en scène visant à donner une mauvaise image des forces indépendantistes anglophones vis-à-vis de l’opinion internationale. En effet, Atanga Nji est accusé par les populations locales d’entretenir des groupes armés contre-révolutionnaires qui kidnappent contre rançons, qui tuent et décapitent de manière à ce que ces « faits d’armes » soit mis à l’actif des combattants séparatistes qui, eux, vivent en harmonie avec la population et se battent pour la restauration du Southern Cameroons, indépendant depuis le 1er octobre 1961. Dans ce communiqué datant du 17/09/2019, Paul Atanga Nji demande
à Lele Lafrique « d’encourager et de féliciter l’activité des comités de vigilance… ».

De quel comité de vigilance parle Atanga Nji ? Dans le cadre de la lutte contre Boko Haram à l’Extrême-Nord, des comités de vigilance se
sont créés parce que Boko Haram est une secte islamiste transnationale qui prend les populations pour cible et utilise des jeunes filles comme bombe humaine. Comment dans le contexte du conflit au Cameroun anglophone peuvent se constituer les comités de vigilance contre des groupes armés constitués de jeunes garçons et filles originaires des localités sous leur contrôle et qui sont soutenus par la population de l’intérieur comme de la diaspora ? En parlant de comité de vigilance, Atanga Nji a reconnu l’existence de « faux Amba Boys » en zone anglophone car il est inimaginable que dans une lutte armée soutenue par la majorité de la population, des comités de vigilance se constituent. Si oui, au service de qui travaillent-ils si ce n’est du pouvoir de Yaoundé ? Ces comités de vigilance peuvent-ils combattre les « Restorations Forces » là où même le tout puissant Bataillon d’intervention rapide (BIR) éprouve des difficultés ?

Dans cette lettre, Atanga Nji raconte que « lesterroristes ont torturé une dame, lui ont tiré une balle dans la tête et l’ont enterré vivante ». Comment une dame qui a reçu une balle dans la tête peut encore être vivante au moment de l’enterrer ? Puis, le ministre de l’Intérieur prescrit au gouverneur du Nord-Ouest de retrouver les auteurs de ce qu’il qualifie d’ « acte odieux », de les interpeller et de les traduire devant les juridictions. Atanga Nji, qui fait sans doute allusion aux combattants séparatistes, sait très bien que Lele Lafrique ne mettra jamais la main sur ceux qui ont à maintes reprises attaqué son cortège escorté par des hommes puissamment armés. A moins qu’il ne veuille parler de ces groupes de bandits qui opèrent dans le Cameroun anglophone au nom des Amba Boys. Le ministre demande également à son gouverneur de retrouver le lieu où la jeune fille a été enterrée, de l’exhumer et de lui réserver des obsèques et une sépulture dignes. Jusqu’à ce jour, on n’a pas vu la famille de la fille faire le deuil. Du 15 septembre où la jeune fille a été enterrée vivante jusqu’à ce 22/09/2019, cela fait une semaine et toujours pas d’obsèques ni de sépulture.

Pour récapituler, Atanga Paul Nji, ancien agent des renseignements sous le terrible Jean Fochive (patron des renseignements sous les régimes Ahidjo et Biya) de regrettée mémoire : (1) reconnait l’existence de faux Amba Boys contre-révolutionnaires en zone anglophone même s’il parle de « comités de vigilance » (2)demande au gouverneur du Nord-Ouest de traquer ces « terroristes », de les faire arrêter et de les traduire en justice. Ce qu’il sait impossible car il fait allusion aux groupes armés en conflit avec des soldats camerounais (3) il prescrit des obsèques et une sépulture dignes à la victime, lesquels n’ont toujours pas eu lieu et n’auront jamais lieu puisqu’il s’agit d’une mise en scène.

Les choses sont donc suffisamment claires et comme nous l’avons dejà démontré, l’enterrement vivante de cette jeune fille de 28 ans qui est toujours en vie est l’œuvre des Anti-Amba Squad, un groupe de voyous donc les actions de kidnapping contre rançons, d’atrocités vis-à-vis des populations anglophones (notamment au Nord-Ouest) sont commanditées par Atanga Nji, supervisées par le gouverneur du Nord-Ouest Lele Lafrique, pensées et prescrites à leurs hommes sur le
terrain par un certain Roland Mua (homme de main d’Atanga Nji) et Nkonda Titus Aghen aka MKPD dont le rôle est de publier les images que ces groupes contre-révolutionnaires lui envoient. Objectif : tromper l’opinion internationale en lui faisant croire que les groupes indépendantistes armés en zone anglophone n’ont rien de révolutionnaires et constituent un danger pour leur propre population. Mais comme qui dirait, 99 jours pour le manipulateur, u seul pour que la vérité éclate au grand jour et que ceux qui ont encore des yeux éclairés par le bon sens les ouvrent grandement.

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