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LE CONGRÈS AMÉRICAIN EXIGE À LA CAF DE RETIRER LA CAN AU CAMEROUN

La Confédération Africaine de Football va examiner ce vendredi 30 novembre 2018 à Accra la question de la tenue de la Coupe d’Afrique des Nations 2019 au Cameroun, qui fait débat depuis plusieurs mois. Le comité exécutif de la CAF se réunira dans la capitale ghanéenne en marge de la Coupe d’Afrique des Nations féminine, a indiqué jeudi un responsable de la CAF. Un compte rendu des deux dernières visites d’inspection sera exposé au comité exécutif de l’organisation africaine au cours de la réunion. Au regard des rapports d’expertise, une décision sans appel sera rendue pour la tenue ou non de la CAN 2019 au Cameroun.

Les inspecteurs de la CAF ont effectué récemment une inspection sécuritaire et une inspection des infrastructures, stades et hébergements. Le Cameroun accuse encore d’énormes retards sur les sites devant abriter cette compétition qui se joue à 24 nations. À part des infrastructures sportives, hôtelières, routières, il y a aussi l’insécurité avec le groupe terroriste Boko Haram et surtout dans les deux  régions anglophones du Nord-ouest et du Sud-ouest où séparatistes et armée camerounaise se livrent à un combat sans merci.

Le Congrès américain vient d’adresser le courrier ci-dessus à l’insistance dirigeante du football africain, lui indiquant que le Cameroun n’est pas capable d’assurer la sécurité des personnes et des biens. Par conséquent, le Congrès américain exige à la CAF de retirer la CAN au Cameroun.

On se souvient qu’un missionnaire américain vient d’être tué dans l’une de ces région en conflit armé. La famille de la victime et un sénateur américain avaient accusé l’armée camerounaise d’être à l’origine des tirs contre sa voiture. Un prélat kenyan vient aussi d’être abattu devant son église. Le gouvernement d’Uhuru Kenyatta, tout en demandant les explications au Cameroun, a annoncé que ce sont les soldats camerounais qui ont abattu l’homme de Dieu. Chaque jour, défilent des images des civils tués, incinérés et des maisons brûlées. Aujourd’hui encore, ce sont celles des femmes enceintes tuées et jetées dans une fosse commune qui font le buzz. Les autorités administratives, les policiers et les soldats sont enlevés ou tués. Les élèves sont kidnappés. Le marché de Bamenda vient d’être réduit en cendres. Comment l’État camerounais parviendra-t-il à assurer la sécurité de 40 délégations étrangères, les stades, les hôtels, les déplacements?

La situation devient très compliquée lorsque c’est le Congrès américain qui prévient la CAF des risques d’insécurité  encourus au pays de Samuel Eto’o. Ahmad Ahmad qui a été reçu à huis clos par Paul Biya, va-t-il oser défier les Américains? La nuit sera longue, très longue pour la CAF et le régime de Yaoundé.

J. RÉMY NGONO

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