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LA STATUE DE LA VIERGE MARIE COULE LES LARMES DE SANG EN CÔTE D’IVOIRE ?

La rumeur s’est répandue comme une traînée de poudre sur toute l’étendue du territoire national et même au-delà des frontières de la Côte d’Ivoire: La statue de la Vierge Marie aurait laissé coulé des  larmes de sang le samedi 4 avril 2020 à Attakro, dans la sous-préfecture de Tienkokro, dans le département de Koun Fao.

Dans l’église du village d’Attakro, des fidèles catholiques qui s’y sont rendus à 6 heure pour la prière matinale, ont vu la statue de la Vierge Marie couler des larmes de sang. A l’annonce de la nouvelle, plusieurs personnes se sont rendues dans l’église pour faire le constat.
Selon le père Curé N’Guessan Brou de la paroisse sainte Jeanne d’Arc de Tienkokro dont dépend l’église d’Attakro,  il fallait prendre cette information avec beaucoup de réserves .

À en croire ce prêtre catholique, « tout est parti d’un jeune qui s’appelle Élysée ». Ce dernier, a expliqué, le prêtre, se promène de village en village pour guérir, désenvoûter et dénoncer des sorciers. Issu d’une famille musulmane, Élysée n’est pas chrétien à en croire plusieurs sources villageoises. Après avoir pris un moment de jeûne, il a dit que la statue de la Vierge Marie qu’il détient a coulé des larmes de sang et que cela se reproduirait ailleurs. C’est donc quelques jours après que « des fidèles catholiques ont vu la statue de l’église en larmes de sang ».

Mais pour le prêtre catholique, le doute existait. Il relève  avoir vu le sang sécher sur la statue et s’interroge à savoir s’il s’agit de sang humain ou du sang d’un animal. Car, soutient-il, « dans les cas où ce genre de situation s’est produit, il y a des éléments par lesquels l’Eglise atteste de l’authenticité, mais ce n’est pas le cas ».

Désormais, il n’y a plus de mystère dans cette affaire. Le père Ernest Kouacou Kouadio, prêtre du diocèse d’Abengourou a tenu à apporter des éclairages. Selon ce prêtre, ancien directeur de la radio nationale catholique, l’information qui a fait le tour du monde via les réseaux sociaux et certains médias, est fausse. « Il s’agit d’un sacrilège, un acte crapuleux posé, une profanation de la statue de la vierge, par un chercheur d’adeptes, un affabulateur qui se dit  berger de renouveau charismatique », dans le village d’Attakro, paroisse de Tienikokro dans le département de Koun Fao , précise le prêtre.

L’homme d’église précise que « l’affaire a été montée de toutes pièces par cet individu pour s’attirer des fidèles. Il prend du sang d’un poussin avec quoi il asperge la statue de la chapelle et une autre statue dans sa propre maison, puis il appelle les fidèles à venir voir », explique le père Ernest Kouacou Kouadio. Avant de préciser que l’individu en question est « entre les mains de la police nationale à Bondoukou, pour répondre de ses actes ».

Ce n’est pas la première fois que de telles allégations éclatent en Côte d’Ivoire. En août 2012, à Moossou (Grand-Bassam), le village natal de l’ex-Première dame Simone Gbagbo, alors incarcérée dans le Nord, plusieurs fidèles catholiques, avaient assuré avoir vu la statue de la Vierge Marie, érigée dans l’enceinte de la paroisse Saint-Antoine-de-Padoue pleurer « des larmes de sang ».

L’Eglise avait pris ces « larmes » avec beaucoup de précaution. Comme de nombreuses apparitions de la mère du Christ. Depuis le 16è siècle, l’Eglise catholique a enregistré des milliers d’apparitions présumées de la sainte Vierge Marie.

En Côte d’Ivoire, certains mauvais esprits poussent encore le bouchon de la profanation de la statue de la Vierge Marie plus loin. La grotte de la paroisse Saint Vincent De Paul du quartier d’Abobodoumé située dans la commune de Yopougon à Abidjan avait été vandalisée dans la nuit de vendredi au samedi 3 août 2019. La statue de la Vierge Marie deladite paroisse avait été décapitée. Les paroissiens de l’église étaient  sans voix face à cette  »barbarie » d’une autre époque. Malgré les barricades pour protéger ce lieu saint, ces personnes mal intentionnées avaient  réussi à commettre leur forfait. «Les gens n’ont plus peur de Dieu. Comment peut-on agir ainsi ?», s’était indigné un paroissien.

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