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JOE BIDEN ET UNE PROCUREURE DE LA CPI DEMANDENT UN MANDAT D’ARRÊT CONTRE POUTINE

Les États-Unis et le Royaume-Uni ont réclamé lundi la « suspension » de la Russie du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, en réponse « aux images de Boutcha. « Nous ne pouvons pas laisser un Etat membre qui est en train de saper tous les principes qui nous tiennent à coeur de participer au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU », a tweeté l’ambassadrice des Etats-Unis auprès des Nations unies.

Le président américain, Joe Biden, a déclaré lundi 4 avril vouloir juger Vladimir Poutine  pour « crimes de guerre », en raison du massacre perpétré contre des civils à Butcha, dans les environs de Kiev. « Nous devons rassembler les informations pour avoir tous les détails », a-t-il déclaré, avant de préciser que pour lui il ne s’agissait pas d’un génocide. Critiqué pour avoir qualifié Poutine de criminel de guerre il y a quelques jours, Biden a confirmé ses dires, estimant que les images venues de Boutcha ne faisaient que les confirmer. « Ce gars est brutal, il faut qu’il rende des comptes », a-t-il encore lancé devant la presse.

Face aux atrocités découvertes depuis quelques heures à Boutcha, la question de la poursuite pénale de Vladimir Poutine pour crime de guerre se pose à nouveau. Déjà, après le bombardement mortel de la maternité et de l’hôpital pour enfants de Marioupol, le 8 mars, le gouvernement ukrainien avait dénoncé des crimes de guerre.

Quelques jours auparavant, le 2 mars, la Cour pénale internationale (CPI) avait ouvert une enquête sur les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre commis en Ukraine depuis novembre 2013, date du début du conflit entre la Russie et l’Ukraine. « Notre travail de collecte de preuves a commencé  », avait alors indiqué le procureur Karim Khan.

L’ancienne procureure internationale Carla Del Ponte a appelé la Cour pénale internationale (CPI) à émettre rapidement un mandat d’arrêt à l’encontre du président russe Vladimir Poutine pour ses opérations armées en Ukraine.

 » Poutine est un criminel de guerre »​, affirme la juriste qui s’est rendue célèbre dans le cadre des enquêtes internationales sur le génocide au Rwanda et la guerre dans l’ex-Yougoslavie, dans un entretien publié par le quotidien suisse Le Temps.

Le parquet de la CPI, basée à La Haye (Pays-Bas), a ouvert le 3 mars une enquête préliminaire sur de possibles crimes de guerre en Ukraine, après avoir reçu le soutien de plus de 40 États membres de la Cour.

Des preuves incriminant de hauts responsables politiques et militaires doivent également être trouvées. La difficulté est précisément d’arriver tout en haut de la chaîne de commandement pour identifier qui a planifié, ordonné et fait exécuter ces crimes de guerre​, assure la juriste internationale.

Problème : l’Ukraine n’est pas signataire du traité du statut de Rome qui a institué la CPI en 1998, mais a reconnu en 2014 l’autorité de celle-ci pour les crimes commis sur son territoire. La Russie a retiré en 2016 sa signature de ce traité.

 

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