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UN INTELLECTUEL BETI PROPOSE LA CRÉATION D’UN ÉTAT EKANG BETI

Certains frères combattent mes positions fédéralistes parce qu’ils ont un intérêt direct dans l’ordre actuel des choses du Cameroun unitaires. Ce sont les Ministres et d’autres hauts responsables de la République, ainsi que ceux qui vivent à leurs basques.

Je leur rappelle toujours le célèbre conseil du Roi ATANGANA NTSAMA, Chef Supérieur des Ewondi et Bene qui disait :

« quand tu as encore tes deux yeux, apprends à vivre borgne en fermant un œil, car cela te permettra de mieux t’assumer le jour où tu seras effectivement borgne. Et quand tu as tes deux jambes, bloque l’une et apprends à marcher avec l’autre. Car cela te permettra de mieux assumer ta vie si tu deviens unijambiste ».

Tout cela pour dire quoi ? Pour dire que Biya n’est pas éternel, et qu’un jour, le pouvoir d’Etat sera entre les mains d’un ressortissant d’une autre Communauté. Et les postes que les Betis occupent ou souhaitent occuper et qu’ils considèrent comme une propriété seront occupés par d’autres.

Que vont-ils donc faire ? Quand on va leur rappeler qu’au temps de Biya, les Betis occupaient tant de postes, et qu’au temps d’un autre, ils doivent aussi laisser les autres les occuper, les Betis vont faire comment ? Ils seront toujours d’accord ?

Non ! Le plus sage pour les Betis, ce n’est pas ce modèle sur lequel ils s’accrochent parce qu’ils espèrent avoir accès à des postes. Le bon modèle est celui qui permet aux Betis d’avoir en permanence un Etat fédéré, les autres Communautés ayant aussi les leurs, le tout couronné par un Etat fédéral très allégé.

D’autres Ekang me combattent par pure idéologie, parce qu’ils croient à l’Etat unitaire. Je vais leur ouvrir les yeux par deux exemples vécus :

EXEMPLE 1 : des jeunes Ekang sortis d’une Ecole d’Hôtellerie viennent me demander de les aider à avoir un emploi. Je cherche à Yaoundé et je ne trouve pratiquement aucun hôtel important à capitaux Betis. Tous les hôtels appartiennent à d’autres Communautés qui, naturellement, pensent d’abord aux leurs. Ils ont pu avoir un emploi, mais sans rapport avec leurs prétentions et leur niveau.

Et tout ceci, à Yaoundé, en plein cœur Beti !

EXEMPLE 2 : deux jeunes Betis passent le concours de médecine, mais ils sont affectés dans une Institut de formation privée dont la scolarité est de 1.200.000 FCA l’an. Ce montant est au-dessus des moyens de leurs familles et notre Communauté n’a pas les traditions d’entraide pour les prendre en charge. Ils ont dû abandonner et n’ont pu suivre leur formation.

Ces deux exemples, qu’on peut d’ailleurs multiplier à l’infini montrent une seule chose : les Betis ont besoin d’un Etat pour eux, pour faire ce que d’une part, l’Etat du Cameroun, et d’autre part, l’élite Betie est incapable de faire.

Et à propos de cette élite Betie, il faut dire qu’elle a volé l’Etat au même titre que les élites des autres communautés, mais au lieu de recycler cet argent dans des activités productives au profit de leur communauté, comme leurs complices l’ont fait, ils ont dilapidé ces ressources dans des opérations somptuaires de construction de châteaux, de multiplications d’épouses, d’achat de limousines, de voyages en Occident et de festivités politiques.

Et c’est la même élite égoïste et haineuse qui nous demande de soutenir leur Etat unitaire prédateur et périmé ! Un Etat unitaire où les autres nous prennent tout, et qui nous oblige à nous taire, parce qu’ils veulent les postes !

Ces postes nous donnent quoi ?

Non, les Betis ont besoin d’un Etat !

Et puisque notre élite impotente a échoué, l’Etat Beti se chargera de construire dans les deux premières années de son existence 3 hôtels de luxe à Yaoundé, et une Ecole de médecine avec une bourse pour les jeunes Ekang.

Celui qui n’est pas d’accord va se pendre au Gabon !

Dieudonné ESSOMBA

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