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UN CAMEROUNAIS FABRIQUE UN HÉLICOPTÈRE ET UNE VOITURE AVEC LE MATÉRIEL RÉCUPÉRÉ DANS LA POUBELLE

Il s’appelle Hamadou Oumarou Patouma. Âgé de 30 ans, il a fabriqué une voiture au Cameroun. Le jeune créateur vient de Mokolo, chef lieu du département du Mayo Tsanaga et ville située à proximité de la frontière avec le Nigeria, au pied des Monts Mandara.

Il affirme les difficultés rencontrées au cours des dernières années : « Je dois avouer que ce n’était pas très évident. Il m’a fallu relever d’abord les défis techniques et, j’ai essuyé de nombreux échecs mais, comme je m’étais promis d’aller jusqu’au bout, j’ai persévéré. La réalisation a été difficile, personne ne m’a aidé ; au contraire, l’on se moquait de moi et certains me trouvaient même prétentieux…Mais le résultat est là aujourd’hui et, je suis très fier de moi…».

Il y a vraiment de quoi, d’autant plus qu’il n’a utilisé que des matériaux de récupération dans le processus de construction de son automobile, une voiture, fabriqué au Cameroun : « Ce sont les tôles, les fers carrés, bref, je n’ai pris que du matériel de récupération comme les moteurs de moto ; 200 cm cube. Je roule avec ça 40 Km par heure… ».

C’est depuis trois ans qu’il pense de réaliser son projet et, de lire l’admiration des uns et des autres lui fait très plaisir même si à un moment, il a dû surseoir à son instruction. : « Je me suis rendue compte que l’école ne répondait pas suffisamment à mes questions. Je suis allé chercher moi-même, les informations utiles et sélectives pour l’intégrer dans le processus de fabrication ou de création de ma voiture… ».

 

Hamadou Oumarou, il s’agit de lui. Agé de 30 ans, on le présente déjà comme un grand féru de la création.

En 2013, l’enfant terrible de Mokolo, met sur pied un hélicoptère. Grand chef, d’œuvre résultat de sa créativité. Le projet ne décolle malheureusement pas. Même avec une réalisation de près de 45%. Conjoncture économique oblige, il abandonne le projet. Les accessoires de l’appareil sont retirés. L’initiative est mise en berne. De l’argent c’est ce qui manque à ce jeune inventeur.

En 2010, il est élève au lycée technique de Mokolo. La même année, il échoué le certificat d’aptitude professionnelle (Cap). Il décide alors de quitter l’établissement, en classe de 4ème , mécanique automobile. Il se jette dans la vie active. C’est ainsi que au quartier Rond-point 1er degré à Mokolo, le jeune homme travaille dans un garage. Ici, il dépanne voitures, motos, tricycles, et autres mécaniques.

Choisit le 20 novembre 2019 à Maroua, il doit prendre part au Salon international de l’artisanat à Yaoundé. Les sources indiquent que sa participation est presque compromise. « Je suis sélectionné pour me rendre à Yaoundé. Mais, je ne me vois pas participer, faute de moyens. Voyez-vous, j’ai passé trois jours à Maroua récemment. J’ai été classé ler, avec une enveloppe de 25 000 FCFA. J’ai peur d’aller à Yaoundé et manquer les moyens pour retourner. Le salon est une opportunité pour moi de me faire connaître, mais je suis limité par les moyens ». Exprime ce dernier à nos confrères de l’œil du Sahel.

Le Délégué Régional des PME, Adamou Mouhamadou,est fier de cette création, et il a précisé les difficultés auxquelles font face les artisans: « La matière première existe en quantité dans notre région mais les artisans font face au manque d’argent pour en acquérir assez et mieux proposer leurs œuvres, accompagner leur géni créateur et booster ainsi, l’économie régionale et plus loin, l’économie nationale… Un jeune comme celui là, aurait dû bénéficier des financements afin d’améliorer son œuvre mais parfois, les moyens dont nous disposons ne sont pas assez…».

Hamadou Oumarou Patouma a été encouragé par le patron de la région, Midjiyawa Bakary : « Tout en me félicitant de savoir que dans cette région, nous avons des jeunes capables de produire de telles œuvres, nous ne pouvons que l’encourager et, lui, comme tous les autres, nous leur demandons de continuer à travailler dans la recherche et dans la valorisation des acquis tels qu’ils sont entrain de faire… »

Travailler avec quels moyens? Rien. Le gouvernement, loin d’encourager une telle initiative, préfère dépenser des milliards pour importer des faux ordinateurs montés par des étudiants chinois.

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