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RWANDA, PARADIS D’ASILE DES AFRICAINS

*LE RWANDA, TERRE D’ACCUEIL DES RÉFUGIÉS AFRICAINS*

Ce pays de 12 millions d’habitants situé dans la région des Grands Lacs en Afrique devient une zone d’accueil pour migrants. Le 29 décembre, 130 réfugiés sont arrivés à Kigali, transférés par avion depuis la Libye, où ils avaient échoué dans ces camps d’esclavage. Originaires d’Erythrée, du Soudan et de Somalie, ils cherchaient à rejoindre l’Europe et avaient été bloqués en Libye.

C’est le 5ème convoi de cette nature, soit un total de 515 réfugiés arrivés à Kigali en un an. Le président rwandais Paul Kagame se dit prêt à en accueillir 30 000, ce qui est considérable pour un pays de la taille du Rwanda.

Ces transferts sont la traduction d’un accord passé il y a un an avec l’Union Africaine et avec le Haut Commissariat aux Réfugiés de l’ONU, qui identifie les réfugiés en Libye et finance l’opération. Une fois arrivés au Rwanda, les réfugiés sont installés dans un centre de transit à Gashora, à 1 heure de Kigali, dans des maisons en dur, avec l’eau, l’électricité et des sanitaires. Ils ont accès à la santé, à l’éducation pour les enfants, à des formations qualifiantes pour les adultes. Et ils ont droit de travailler dans le pays.

Le président Paul Kagame ouvre son pays aux réfugiés car il garde un vivace souvenir des réfugiés qui avaient fui le Rwanda lors de la guerre civile. Il veut aussi compter parmi les principaux leaders panafricains.

En raison du chaos qui a suivi la chute de l’ancien dictateur Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est devenue un point de passage important pour les migrants originaires d’Afrique subsaharienne cherchant à rejoindre l’Europe.

L’ONU estime que 42.000 réfugiés africains se trouvent actuellement en Libye, a affirmé Cosmas Chanda, représentant du HCR auprès de l’UA. « Nous avons désespérément cherché des solutions pour ces gens (…), de moins en moins de pays à travers le monde sont prêts à accueillir des réfugiés », a-t-il dit.

Le président rwandais, Paul Kagame, avait proposé dès novembre 2017 d’accueillir des Africains bloqués en Libye, dans la foulée d’un reportage de CNN montrant ce qui ressemblait à un marché d’esclaves.

La question a une nouvelle fois pris de l’importance dernièrement après la mort en juillet 2020 de 40 personnes, tuées par une frappe aérienne sur un centre de détention de migrants à Tajoura, dans la banlieue-est de Tripoli.

Le gouvernement rwandais se dit prêt à accueillir dans son centre de transit jusqu’à 30.000 Africains bloqués en Libye, mais uniquement par groupes de 500, afin d’éviter que le pays ne soit débordé.

« C’est un moment historique, parce que des Africains tendent la main à d’autres Africains », s’est réjouie Amira Elfadil, commissaire de l’UA aux Affaires sociales. « Je suis convaincue que cela fait partie des solutions durables ».

Depuis 2017, le HCR a « évacué » plus de 4.400 réfugiés et demandeurs d’asile depuis la Libye, dont 2.900 via un centre de transit au Niger et 425 via un centre de transit en Roumanie.

Mais l’agence onusienne a été critiquée pour sa gestion des mécanismes de transit. Le centre de transit au Niger a rapidement été surpeuplé, tandis que les demandes d’asile ont été traitées avec lenteur.

Le Rwanda et le HCR ont « appris de l’expérience au Niger, et nous avons amélioré la procédure », a soutenu M. Chanda, reconnaissant toutefois que « le processus sera très long ».

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