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POUTINE COUPE LE GAZ À LA FRANCE ET D’AUTRES PAYS EUROPÉENS

Après la chaleur vient le froid. Pendant que les Français se plaignent des températures extrêmement élevées ce week-end, ils risquent se retrouver brutalement dans le froid en hiver.Vladimir Poutine est en train de couper le gaz à la France.

Depuis deux jours, l’un des principaux gazoducs venant de Russie, et passant par l’Allemagne, n’exporte plus aucun gaz vers la France . Moscou, qui fournit 17% de la consommation au pays de Macron , se venge ainsi des sanctions européennes. « Les sanctions sont une arme à double tranchant et fonctionnent à double sens », avait averti Vladimir Poutine, président de la Russie.

La France avait anticipé en important davantage via l’Espagne, mais aussi plus de gaz liquéfié, avec une augmentation de 60% depuis le début de l’année. « Aucune difficulté n’est attendue durant l’été pour satisfaire les besoins des consommateurs français », affirme le gestionnaire du réseau français GRTGaz. Mais qu’en sera-t-il cet hiver ? Car le stockage en est à 56% aujourd’hui. « Cela va être très compliqué parce qu’il n’y a plus beaucoup de gaz naturel liquéfié disponible », estime Thierry Bros, expert en énergie et professeur à Sciences Po. Le bouclier tarifaire sera en place jusqu’à la fin de l’année, mais ce n’est pas le cas pour les entreprises et les collectivités locales.

Après le chantage du paiement en rouble mis en place par Poutine fin mars, certains pays n’ayant pas ouvert de compte pour payer en monnaie russe avaient vu s’interrompre leurs livraisons de gaz en guise de rétorsion. De nombreux énergéticiens, comme le géant italien Eni mais aussi le français Engie ou l’allemand Uniper, avaient fini par se plier à la demande de Vladimir Poutine en ouvrant des comptes en roubles. Qu’importe, eux aussi sont désormais touchés par les baisses de livraison. Jeudi 16 juin par exemple, l’autrichien OMV s’inquiétait d’une baisse des livraisons de gaz venant de Russie, alors qu’Eni annonçait que Gazprom ne livrerait que 65 % à peine des quantités de gaz demandées sur la journée, après avoir réduit de 15 % ses livraisons la veille. Mercredi 15 juin, c’est l’Allemagne ou encore Engie qui constataient une baisse des livraisons de gaz via le gazoduc Nord Stream 1. Et en fin de matinée ce vendredi 17 juin, le gestionnaire du transport de gaz français, GRTGaz, vient même d’annoncer l’interruption du « flux physique entre la France et l’Allemagne » sur la livraison de gaz.

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De son côté, Gazprom argue de problématiques techniques, notamment à la station de compression de Portovaïa, causant des difficultés sur le gazoduc Nord Stream 1. « Nous, l’Allemagne et d’autres (pays), pensons que ce sont des mensonges », expliquait jeudi Mario Draghi, le président du conseil italien. « Il y a en fait une utilisation politique du gaz, tout comme il y a une utilisation politique du blé », pestait-il. « Personne n’est dupe, la concomitance des restrictions en Allemagne et en Italie coïncide avec la visite en Ukraine des deux dirigeants et d’Emmanuel Macron », indique Phuc-Vinh Nguyen, expert au centre Energie et climat de l’Institut Jacques Delors.

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