PAUL BIYA TOMBE DANS LE PIÈGE DE DONALD TRUMP ET MAURICE KAMTO
Le régime de Paul Biya est sous l’oeil de cyclone de Donald Trump. Jeudi, l’ambassadeur américain à Yaoundé Peter Henry Barlerin, a signé un communiqué pour annoncer la le retrait du Cameroun en 2020 de l’Agoa. Dans décision prise par le président Donald Trump signée, le motif évoqué est le non respect des droits de l’homme.
Le lendemain, c’est sous forme d’alerte rouge, que le même ambassadeur des Etats-Unis au Cameroun, via un message Facebook, interpelle ses citoyens vivants à Yaoundé. Le message diffusé sur le compte d’éviter la route qui mène au stade Omnisport de Yaoundé le 2 novembre 2019: » Alerte aux citoyens américains: Nous recevons des informations selon lesquelles un rassemblement politique non autorisé est prévu près du stade Omnisport Ahmadou Ahidjo à Yaoundé le samedi 2 novembre. Les Américains sont invités à éviter ce lieu, car même les rassemblements pacifiques peuvent rapidement devenir violents « .
La dernière phrase résume tout ce que les États-Unis reprochent justement au Cameroun : l’absence des libertés, le muselement des partis politiques, la répression, notamment dans ce passage : » les Américains sont invités à éviter ce lieu, car même les rassemblements pacifiques peuvent rapidement devenir violents « . Ce qui signifie qu’au Cameroun, les États-Unis accusent le régime Biya d’être anti-démocratique en réprimant les marches pacifiques.
Et justement, samedi, les forces de sécurité du Cameroun ont donné raison à l’ambassadeur américain Peter Henry Barlerin, puisque le meeting de remerciement du président du MRC Maurice Kamto, prévu à l’esplanade du stade Omnisport de Yaoundé, interdit par les autorités de la ville, s’est transformé en course poursuite des militants de ce parti d’opposition, par des hommes en tenue qui n’ont lésiné sur l’emploi des techniques de violences inouïes.
Le récit du journaliste Boris Bertolt est édifiant : « Aux alentours de 14 heures, lorsque le dispositif des forces de sécurité qui était devant la maison de Maurice Kamto s’est relâché, il est sorti pour se rendre au stade Omnisports où devait se tenir son meeting.
Il sera bloqué à environ 100m du stade. Quand les militants et sympathisants ont reconnu sa voiture ils sont sortis des coins où ils se cachaient car ils étaient harcelés depuis le matin.
Maurice Kamto va baisser une vitre de sa voiture pour les saluer. Le Commissaire central qui Coordonne les opérations s’avance vers lui et lui dit qu’il ne peut pas tenir son meeting et l’oblige à faire demi-tour.
(…) Peu après les agents des forces de sécurité ont bloqué sa voiture alors qu’il rentrait déjà (…) C’est à ce moment que le camion antiémeute est arrivé et a déversé du gaz lacrymogène sur tout le monde. Les militants et sympathisants qui entouraient sa voiture ont fui dans les rues du quartier. Ils ont été traqués et beaucoup ont été arrêtés.
C’est au cours de cette traque que la dame qui est sur les images a été jetée par terre et rouée de coups par 4 gendarmes qui l’ont abandonnée en croyant qu’elle était morte (…) »
Le porte-parole de Maurice Kamto, avec images des blessés à l’appui, a décrit sur sa page Facebook, le comportement barbare de la police et de la gendarmerie camerounaise contre des militants non violents du MRC arrêtés et passés à tabac.
« Sur les 33 personnes arrêtées à Yaoundé dans la foulée de la tenue du meeting annoncé et organisé par le MRC (…), passages à tabac acharnés sur des femmes et hommes ne présentant aucune menace que celle d’arborer des T-shirts « MRC »; utilisation de menottes de la part d’un officier de police comme poing américain pour frapper au visage et entraîner un saignement abondant chez le Dr Fabrice Noah, alors que ce dernier une fois arrêté, ne représentait aucune menace et se trouvait entre les mains de ses bourreaux dans les locaux du Commissariat Central numéro 1 de Yaoundé.
À noter aussi la démonstration spéciale de sauvagerie pure exécutée en personne par tout un « commissaire de police » en service au Commissariat Central numéro 1 de Yaoundé, sur la personne du Dr Serge Eric Dzou Ntolo qui s’est vu frapper avec violence et de façon répétée dans le cou par ce sauvage digne incarnation de l’ère primitive du règne animal ».
Le régime Biya qui clame aux yeux de la communauté internationale la pratique de la démocratie et des droits de l’homme au Cameroun, a donc prouvé que même la tenue d’un meeting politique n’est pas autorisée et est violemment réprimée comme dans les pires dictatures. Et dès lors, les décisions de Donald Trump passeront comme une lettre à la poste au Congrès américain. Après l’expulsion du Cameroun de l’Agoa, d’autres sanctions suivront.
Pendant ce temps, Maurice Kamto, revenu comme un héros national, et fort de sa reconnaissance internationale, prend du galon. La conclusion de son porte-parole en dit long sur son objectif à défier le régime dictatorial de Yaoundé et le pousser à franchir la ligne rouge. » Le Président élu Maurice KAMTO est venu, il a vu, et il a vaincu en déjouant tous les pronostics de ceux qui voulaient arbitrairement l’empêcher de sortir et de se rendre sur le lieu du meeting. Chose promise par le President élu chose due, et faite ! L’Homme c’est avant tout sa parole, et le Président élu n’en a qu’une seule. Il a tenu une fois de plus sa parole en faisant ce qu’il avait dit qu’il ferait ! » , écrit Bibou Nissack.
Bien qu’interdit, le meeting de Maurice Kamto programmé à Douala le week-end prochain, aura bien lieu, selon les sources proches du MRC. Le pouvoir va déployer l’artillerie lourde dans la capitale économique qui peut s’enflammer au moindre tir de balle des forces de sécurité. Et là, Donald Trump attend Paul Biya au tournant.