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PAUL BIYA CRÉE LA GUERRE ENTRE LA FRANCE ET LA SUISSE

Ses gorilles condamnés par la justice genevoise, traité de tous les noms d’oiseaux par les médias suisses après que ses gardes du corps aient agressé un journaliste suisse, délogé de l’hôtel Intercontinental de Genève, Paul Biya, devenu paria sur la scène internationale, a été remis en selle par Emmanuel Macron qui l’a invité à Lyon. Et durant leur tête à tête, le président français a posé ses conditions à Paul Biya : régler le problème de Vincent Bolloré pour la gestion du terminal à conteneurs du port de Douala au Cameroun.

Alors que dans son agenda, invité depuis mars 2019, Paul Biya qui  devait se rendre en Russie au sommet de Scotchi, a finalement zappé le déplacement pour accueillir le ministre français des Affaires étrangères Jean yves Le Drian. En dehors des sujets de coopération économique entre Yaoundé et Paris, du climat sociopolitique qui prévaut  dans les zones anglophones, Jean Yves Le Drian est venu poser le dossier de Vincent Bolloré sur la table.

Le lendemain, Le Drian s’est rendu à Douala, la capitale économique du pays où se trouve aussi le port qui attire tant de convoitises. Il a , procédé à l’inauguration officielle du deuxième pont sur le Wouri. Cette infrastructure a été construite par l’entreprise française Sogea Satom et sur financement de l’Agence française de développement AFD. Tout un symbole pour démontrer que la France reste incontournable pour le Cameroun.

Fait exceptionnel, le chef de l’Etat camerounais a suspendu le 23 octobre 2019, les travaux de finalisation des termes du contrat de concession avec la société TIL, adjudicataire provisoire de la concession des activités de rénovation, de modernisation, d’exploitation et de maintenance du terminal à conteneurs du port de Douala. A travers la lettre signée de Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence, sur laquelle il est marqué « confidentiel très urgent », il est indiqué que cette décision est prise « en attendant les conclusions définitives de l’affaire Societe APM Terminal BV et Bolloré S.A contre Port autonome de Douala, pendante au tribunal administratif du Littoral… ».

La correspondance de la présidence de la République est envoyée à Cyrus Ngo’o, Directeur général du port de Douala, juste après l’audience que Paul Biya a accordé à Jean-Yves Le Drian, ministre français des affaires étrangères le 23 octobre à Etoudi, venu imposer le retour en grâce  de la multinationale Bolloré auprès de Paul Biya.

On croyait que l’affaire était gagnée. Mais voilà que  lundi 28 octobre 2019, c’est la Suisse qui contre-attaque.  Paul Biya a accordé une audience à l’ambassadeur Pietro Lazzeri. Le diplomate était « porteur d’une lettre spéciale du président de la Confédération Suisse, Ueli Maurer », rapporte Paul Biya sur son compte Twitter. Pendant le tête-à-tête, l’ambassadeur Suisse « dit avoir évoqué avec le chef de l’Etat, le terminal à conteneurs de Douala ».

La guerre est donc ouverte entre la France et la Suisse, mais c’est Paul Biya qui risque de prendre les balles.  Terminal Investment Limited (TIL) et Douala International Terminal (DIT), une seule structure est appelée à signer un nouveau contrat pour la gestion de l’espace portuaire de Douala pour les 15 prochaines années. Un prétendant, deux maris. Voilà le dilemme.

Bon à savoir,  les offres du Suisse TIL sont largement supérieures à celles du Français  DIT. Concernant par exemple la redevance fixe annuelle, la société Suisse propose de payer 9,2 milliards de FCFA au lieu des maigres 3,1 milliards de FCFA de Bolloré. En clair, TIL paie   +297% par rapport à DIT. Logiquement et économiquement, c’est la Suisse qui l’emporte. Mais, politiquement, c’est la France qui tient et soutient Paul Biya.

Le site d’information en ligne Investir au Cameroun, détaille que « le total de toutes les redevances de concession proposé par TIL, sur les 15 années de contrat de concession, est de 357 milliards de FCFA, contre 62 milliards de FCFA pour la concession de DIT.» Mais, Paul Biya regarde d’abord son intérêt et non celui du Cameroun. Cependant, il y a un autre détail : Le dossier médical et les médecins de Paul Biya se trouvent en Suisse. Ça devient donc un casse-tête chinois.

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