Accusé levez-vous Afrique

LES SOLDATS CAMEROUNAIS OUVRENT LE FEU DANS UN HÔPITAL CARDIAQUE

Du jamais vu au monde : une armée qui fait son irruption dans un hôpital destiné aux malades cardiaques, et qui tire pour les terroriser! C’est ce qui s’est passé au centre cardiaque Shisong de l’hôpital général catholique Sainte Élisabeth qui a reçu une visite musclée des soldats de l’armée camerounaise le 17 février.

« Vers 11 heures du matin, ce dimanche-là, les forces de défense du Cameroun ont pénétré dans les locaux de l’Hôpital général catholique Sainte Elizabeth et du centre cardiaque de Shisong. Ils étaient à la recherche de combattants séparatistes blessés qui auraient pu être admis à l’hôpital », a rapporté la station de Radio Evangelum qui  émet depuis la région du Nord-ouest.

« Cinq militaires armés sont entrés dans l’hôpital par la porte menant au Farewell Home. Ils se sont dirigés vers la section du centre cardiaque de l’hôpital, à côté de la maison des adieux », confirme le journal Cruxnow. Les soldats se sont rendus dans les salles de cette section et ont fait sortir un garçon qui prenait soin de sa grand-mère, admise à l’hôpital. Ils se sont rendus ensuite dans les sections intérieures  de l’hôpital, sont allés à l’unité de chirurgie et dans les autres services. Les militaires ont également tiré des coups de feu dans l’enceinte de l’hôpital, selon les témoins et les responsables du centre hospitalier.

Une situation que le clergé condamne . Mgr Georges Nkuo, évêque du diocèse de Kumbo regrette que « cela nous donne une très mauvaise réputation. L’armée peut entrer dans un hôpital où il y a des patients cardiaques et se déplacer à la recherche de n’importe qui. Cela ne se fait pas, mais cela s’est fait ».

Par ailleurs , le prélat dénonce le fait que les soldats « filment même des patients cardiaques. C’est l’acte le plus irresponsable. Le moins professionnel, pour dire le moins ».

De son côté, sœur Mary Aldrine Kinyuy, la directrice de l’hôpital note que « le risque de traumatisme chez les patients et les agents de santé est élevé. Les conséquences de l’incident sur les patients de la section du centre cardiaque pourraient être désastreuses et durables. L’administration de l’hôpital était mal à l’aise avec l’incident ».

Il y a quelques semaines, l’armée camerounaise a été accusée d’avoir mis le feu dans un hôpital de Buea, sous prétexte qu’il aurait offert des soins aux combattants sécessionnistes.

En septembre 2018,  13 patients ont péri dans l’incendie d’un hôpital à Tadu, dans la zone nord du Southern Cameroon.  De sources locales et hospitalières, des soldats camerounais avaient  mis le feu sur cet établissement . Parmi les patients, rapportait une infirmière, se trouvaient une femme qui venait d’accoucher d’un enfant : « Ils m’ont obligé à quitter l’hôpital et ont commencé à détruire le pavillon maternité. Puis, ils ont mis le feu sur tout l’hôpital ».

Les militaires camerounais sont souvent accusés  comme auteurs d’incendies d’hôpitaux, de menaces et d’assassinats du personnel soignant dans les deux régions anglophones . Pour eux, ces hôpitaux hébergent des éléments des forces indépendantistes anglophones blessés par balle lors des affrontements avec l’armée.

Articles Similaires