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LES DERNIÈRES FAUSSES ÉLECTIONS AVANT LA FIN DU RÉGIME BIYA

Dans un pays normal ; dans une véritable démocratie, les élections sont des moments décisifs dans la vie d’une nation.
Elles permettent – entre autres – :
– De légitimer les institutions
– De prendre le pouls de la population
– De noter les attentes globales des populations
– De trancher certaines grandes questions qui agitent la sphère politique.
Pour qu’on y arrive, encore faudrait-il que le système électoral mis en place soit juste, équitable et crédible.

Lorsque vous avez un camp qui s’approprie toutes les caisses de l’État pour faire campagne ; qui a fixé toutes les règles électorales ; qui a nommé tous les acteurs du processus électoral…participer à un tel processus est une faute impardonnable.

Parce qu’en y participant, on « légitimise » la fraude, on donne une crédibilité à des dirigeants-voyous qui détruisent un pays qu’Ahmadou Ahidjo leur a imprudemment confié.

Depuis 1990, je milite pour le boycott de toutes ces mascarades électorales. On voit des gens qu’on pourrait supposer sensés, utiliser des formules vides de sens comme « les absents ont toujours torts » ; » la politique de la chaise vide » n’a jamais rien produit.

Ce que je sais par contre, est que depuis que les partis politiques, ou ce qui en tient lieu, participent aux diverses mascarades électorales organisées par Monsieur Biya, ils n’ont jamais rien obtenu du régime.

L’Undp de Bouba Bello My Gary est le plus vieux parti d’opposition présent à l’Assemblée: qu’on me dise ce qu’il a jamais obtenu en faveur du peuple. Juste un peu de « tapioca » pour son leader.

C’est la bravoure de Ni John Fru Ndi et du Sdf qui apporte le multipartisme au Cameroun ; c’est notre combat difficile, avec Pius Njawé en tète, qui apporte la liberté de la presse dans ce pays ; c’est le combat homérique des anglophones qui pousse Paul Biya à envisager la mise en place d’une décentralisation prévue par la constitution depuis… 1992.

L’opposition au parlement et dans les mairies n’a jamais rien obtenu en faveur du peuple. En revanche, elle a obtenu quelques postes de députés et de maires qui permettent à une minorité, aussi néfaste que les adeptes du biyaisme sur le plan de la morale, d’entretenir leur surcharge pondérale.

Les Camerounais sont appelés aux urnes. Certains sont pour le boycot, d’autres pour la participation aux votes. Le seul conseil que je peux donner à ce stade est que chacun réponde à ces questions avant de se décider :
1- Qu’est ce que mon vote apportera sur le plan de l’amélioration de la vie des Camerounais ?
2- Qu’est ce que mon boycott apportera ?
La réponse à la première question est évidement RIEN.

 

La réponse à la seconde appelle quelques explications :
– Rien que le boycott d’un seul parti politique (Mrc) a déjà beaucoup apporté. Il a permis aux caisses de L’État de souffler un peu. Finis les faux prétextes de missions fantômes financées par L’État pour contrer ce qu’on qualifie, par pure escroquerie, de menace « fasciste ;
– Les fonctionnaires, par conséquent, n’ont pas désertés comme souvent, leurs bureaux, paralysant l’administration ;
– L’engouement autour de cette campagne est nulle ;
– Paul Biya et les siens n’auront plus l’argument facile devant la communauté internationale, qu’ils redoutent plus que tout, consistant à dire qu’ils ont gagné une élection à la régulière.

– Le meilleur étant pour la fin, à l’intérieur de la classe politique, on voit désormais clairement ceux qui ne sont en politique que pour leur panse et ceux pour qui l’intérêt général a encore un sens. Cela est très important pour l’avenir.

Ceux qui aiment ce pays doivent laisser le Rdpc et ses alliés patauger dans leurs « vomis électoraux habituels ».

Il est toujours dangereux de trop se rapprocher de malades contagieux; surtout quand ces malades sont en « fin de vie ».

Benjamin Zebaze

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