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LE PREMIER MINISTRE ORGANISE L’ASSASSINAT DE SON ÉPOUSE ET SE REMARIE

Une affaire d’État doublée d’un crime passionnel met tout le Lesotho en émoi. À 80 ans, le chef du gouvernement, toujours chaud lapin, est pris en tenaille par deux femmes pour un fauteuil de Première dame. Et au final, une est abattue par l’autre – suppose-t-on- avant de prendre fuite.

L’affaire remonte en juin 2017. À l’époque, Thomas Thabane vient d’être élu Premier ministre, chef du gouvernement .Ce dernier et son épouse Lipolelo sont séparés depuis plusieurs années et en pleine procédure de divorce, tandis que lui vit déjà avec sa nouvelle compagne, Maiesaiah. Les deux femmes s’engagent dans une bataille judiciaire pour définir laquelle d’entre elles obtiendra le statut de première dame.

La justice tranche en faveur de Lipolelo pour prendre la place de Première dame . Deux jours avant l’investiture de son mari, elle est assassinée par balle devant son domicile. Thomas et Maiesaiah Thabane se marient deux mois plus tard. Mais, la police ne lâche pas l’affaire.

Dans une déclaration sous serment transmise à la justice, le chef de la police Holomo Molibeli  accuse Thomas Thabane,  d’être « impliqué » dans ce meurtre. Holomo Molibeli avait adressé au Premier ministre une lettre datée du 23 décembre 2019, où il faisait le point sur l’enquête. Il y faisait notamment état d’un appel téléphonique localisé sur le lieu du crime et passé depuis le téléphone portable de Thomas Thabane.

Dans la foulée de son rapport, le Premier ministre limoge le chef de la police de ses fonctions en dénonçant une vague de « brutalités policières » constatée sous ses ordres depuis octobre 2017. Le chef de la police refute ces accusations et attribue son limogeage à l’enquête sur l’assassinat de Lipolelo Thabane. La « réponse » du Premier ministre « a été de me renvoyer »,  écrit-il dans sa déclaration sous serment.

La Première dame prend fuite alors qu’elle est convoquer le 10 janvier 2020 à  la police . Un mandat d’arrêt est émis contre elle. Mais, la Première dame  Maiesaiah Thabane  reste, pour l’heure, introuvable.

Le Premier ministre dont le téléphone portable a été localisé au lieu du crime , a annoncé vendredi dernier vouloir démissionner.« J’ai pris de l’âge et mes forces me quittent », a-t-il déclaré, sans faire le moindre commentaire  sur les investigations qui le visent. L’étau se resserre. Sa carrière politique est terminée. Sa retraite se passera certainement  en prison.

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