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UN AVION DE LA CÔTE D’IVOIRE SAISIT AU MALI

Une affaire rocailleuse qui ternit la compagnie aérienne de Côte d’Ivoire. Suite à une décision de la Cour de justice de la CEDEAO, un appareil exploité par la compagnie aérienne ivoirienne a été saisi. L’homme d’affaires congolo-malien Oumar Diawara a obtenu, le 22 novembre, la saisie au Mali d’un Airbus A319 immatriculé TU-TSZ exploité par la compagnie nationale Air Côte d’Ivoire. L’opération fait suite à la décision, le 22 octobre, de la Cour de justice de la Cedeao de lui réattribuer environ 50 hectares de terrains confisqués en 2020 sur décision du tribunal de première instance d’Abidjan, ainsi que de lui verser 1,3 milliard de francs CFA au titre de dommages et intérêts. Situées sur les communes d’Angré, Assinie, Bingerville et Abatta, ces terres sont estimées à 15 milliards de F CFA.

« Oumar Diawara, patron  de la Société Ivoirienne de Dépôts Douane (SIDD), s’était porté acquéreur de Perl Invest, une société spécialisée dans la promotion et la construction immobilière, détenue par BNI Gestion, filiale de la Banque Nationale Ivoirienne. Comme indiqué  dans  l’arrêt de la Cour de justice de la CEDEAO ,l’homme d’affaire  se rendra compte, après l’acquisition de Perl Invest, de l’escroquerie dont il a été victime de la part de la Banque ivoirienne, à travers sa filiale BNI Gestion, en constatant « l’existence de fausses déclarations à l’actif et au passif de Perl Invest, faites par BNI Gestion, telles que les surfaces des biens immobiliers et le détournement de prêts s’élevant à plusieurs milliards par des administrateurs de BNI Gestion au détriment de Perl Invest ».

Eu égard à ce fait, l’homme d’affaire Oumar Diawara s’est rendu compte par la suite  qu’il était tombé dans un nid sicilien à la «  Camora », avec com- me maîtresse en scène   Mme Sakande Cissé Fatoumata, à l’époque des faits  Directrice générale de la BNI.  C’est précisément à cette étape que Oumar Diawara à pu constater le côté hideux  de la justice ivoirienne qui a brillé par des violations répétées de procédures  par les juges en charge du dossier qui l’opposait à la BNI. De plaignant-victime, l’homme d’affaires Congolo-malien s’est retrouvé comme suspect-accusé de complicité d’abus de biens publics. Plus grave, le Ministère ivoirien des Finances alléguant que son acquisition de Perl Invest relèverait même d’une opération de blanchiment !

L’affaire Oumar Diawara vs BNI Gestion s’est donc soldée par la condamnation de l’Etat ivoirien par la Cour de justice de la CEDEAO, au paiement de la somme de « un milliard deux cent cinquante millions (1. 250. 000.000) de francs CFA en réparation de la violation des droits du requérant », plus un franc symbolique pour le préjudice moral. Un véritable revers à l’encontre  la justice ivoirienne, dont les tares sont ainsi mises à nu.

En outre, l’acharnement judiciaire, engagé par l’Etat de Côte d’Ivoire et sa justice instrumentalisée, n’est rien qu’une cabale orchestrée pour empêcher l’homme d’affaire malien d’obtenir gain de cause à la suite de sa plainte pour les fausses déclarations à l’actif et au passif de Perl Invest, faites sur les surfaces fictives, des biens immobiliers et le détour- nement de plusieurs milliards, dont se sont rendus coupables les administrateurs  de la Banque Nationale Ivoirienne, à travers leur filiale BNI Gestion. L’affaire fait ressortir nettement l’implication, voire la culpabilité et la complicité entre de hauts responsables de l’Etat ivoirien, en l’occurrence l’Agent Judiciaire du Trésor et des magistrats… »

Dans l’embarras, la compagnie ivoirienne a publié un communiqué pour tenter de rassurer:

《Ce lundi 22 novembre 2021, la compagnie Air Côte d’Ivoire a été informée de la tentative de saisie d’un de ses aéronefs de type Airbus A319 à l’aéroport international de Bamako.

Cette mesure qui s’apparente en une exécution d’une décision de la Cour de Justice de la CEDEAO, ne concerne nullement la compagnie Air Côte d’Ivoire.

La direction de la compagnie informe l’opinion publique nationale et internationale que cette tentative n’a pu prospérer et que le vol prévu à 17h10, a effectivement décollé à 17h12.

Air Cote d’Ivoire, la compagnie leader et de référence en Afrique de l’Ouest et du Centre mettra tout en œuvre pour garantir sa crédibilité.

Elle entend utiliser tous les moyens de droit à sa disposition pour faire échec aux velléités de cette nature. C’est pourquoi des dispositions utiles seront diligemment prises pour donner les suites de droits qui conviennent aux circonstances de l’espèce.

La compagnie remercie ses clients et ses partenaires pour la confiance sans cesse renouvelée.》

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