Afrique Politique

IDRISS DÉBY PROMET LA MORT AUX OPPOSANTS QUI NE PARTICIPENT PAS À SON ÉLECTION

Idriss Déby face à Idriss Déby. Ainsi se résume la démocratie au pays de celui qui s’est autoproclamé maréchal. Et comme à l’époque  du tout puissant maréchal du Zaïre  Mobutu Sese Seko,  la force et la popularité se mesurent au remplissage du stade avec des militants en transe, chantant les louanges au vainqueur sans adversaire.

En route pour le 6e mandat, le maréchal   Idriss Deby Itno a fait la démonstration avec sa machine qui a déjà  broyé tous les opposants qui ont tenté de se mettre sur son chemin . En meeting  samedi au stade de la capitale Idriss Deby s’est assuré d’être son propre successeur. C’était carrément une cérémonie d’intronisation avant le scrutin.  En témoigne la foule en liesse  qui ne jure que par le président maréchal Idriss  Deby.

Idriss Deby, comme un ange descendant du ciel, habillé en blanc, portant une casquette et une écharpe aux couleurs de sa formation politique, a gavalnisé la foule. Dans un stade plein à craquer, Idriss Déby a fait son sermon contre les  » demons »  l’opposition qui ont décidé de se retirer de la présidentielle après avoir déposé leur candidature. « Je comprends pourquoi certains ont peur parce que vous, les militants de 113 partis politiques, êtes debout pour soutenir ma candidature. Ils ont eu peur dès le départ et ils se sont retirés »., a lancé Idriss Déby.

Le président sortant-entrant qui a déjà passé 30 ans au pouvoir sans améliorer le quotidien du tchadien,  a annoncé pêle-mêle  plusieurs projets , reformes et améliorations à venir notamment dans les secteurs de l’éducation, de la santé, des infrastructures, de la sécurité :

  • La construction du chemin de fer reliant le Tchad au Cameroun ;
  • l’amélioration des conditions d’étude des étudiants (notamment en matière de transport et de nourriture) ;
  • le déploiement des médecins dans l’ensemble du pays ;
  • Des reformes profondes du système éducatif ;
  • le recrutement massif des enseignants pour respecter le ratio maitre-élèves ;
  • l’implication des diplômés sans emplois dans un organe pour le recrutement à la Fonction publique.
  • Le recrutement de plus de 10000 jeunes pour former un bataillon d’élite.

Où trouvera-t-il de l’argent pour réaliser ces projets alors que les caisses de l’Etat sont vides et que la mamelle nourricière qu’est le pétrole connaît des chutes de prix du coût de baril ? À chaque campagne, Idriss Déby étale un chapelet de promesses. C’est maintenant qu’Idriss Déby qui mendie l’aide internationale, veut transformer son pays qui se classe parmi les plus pauvres du monde, en paradis.

Alors qu’il sait que tout l’appareil lui est inféodé et qu’il vient de donner l’ordre à son armée d’aller tuer la mère d’un opposant et sa fille dans son domicile, Idriss Déby invite des observateurs internationaux  de venir valider sa parodie de scrutin.

Après cette meurtrière tentative d’arrestation contre l’opposant  Yaya Dillo, plusieurs partenaires du Tchad, dont l’Union africaine  avait exprimé sa « consternation » après « la perte de vies humaines civiles et parmi les forces de l’ordre ». Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avait  déploré « le recours à la force dans le cadre du processus électoral au Tchad », et il avait exhorté « les autorités tchadiennes à favoriser le dialogue politique avant les prochaines élections ».

Fait plus rare, le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, avait appelé, lui aussi, les autorités tchadiennes à mener « au plus vite » une enquête « impartiale » sur les morts dans la tentative d’arrestation de Yaya Dillo.

 Idriss Déby lance plutôt devant ses partisans au stade  : « Certains croient encore aujourd’hui que ceux qui nous ont colonisé hier peuvent encore changer les choses au Tchad (…) Ceux qui ont retiré leur candidature ont signé leur arrêt de mort.» avant de conclure par une virulente diatribe en langue arabe .

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