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DES CENTAINES DE MILITAIRES CENTRAFRICAINS PRENNENT FUITE ET SE RÉFUGIENT AU CAMEROUN

Les élections  ont pu se tenir en République Centrafricaine dimanche dans la psychose. Avant l’ouverture des portes des bureaux de vote jusqu’à leur fermeture, et durant tout le déroulement du scrutin, la sécurité était renforcée  à chaque coin  de ces lieux ainsi que sur les grandes artères telles que l’Avenue des Martyrs, en passant par le rond-Point Koudoukou, pour traverser le PK5 dans le 3e arrondissement de la capitale. Cependant, plusieurs militaires centrafricains avaient déjà déserté les rangs pour traverser la frontière.

Ces soldats centrafricains étaient environ 117 à se rendre au Cameroun voisin, munis de leurs équipements militaires, avant d’être désarmés et d’être pris en charge par l’armée locale, a confirmé une source au sein de l’Agence des Nations Unies pour les Réfugiés.

Ils sont entrés dans le pays, le mercredi 23 décembre, à partir de Garoua-Boulaï, ville de l’Est du Cameroun et frontalière de la République centrafricaine, à en croire le délégué local du ministère de la Communication, Jean-Claude Assale.

En dehors des soldats, environ 1.600 de civils centrafricains ont également traversé la frontière dans le même sens, craignant des une répétition des violences de ces dernières années, selon un porte-parole du HCR Cameroun.

Pas moins de 145 militaires centrafricains avaient déjà  trouvé refuge au Cameroun après l’offensive de la coalition Séléka qui a renversé le président François Bozizé le 24 mars, a appris l’AFP vendredi de sources concordantes.

«Cent quarante-cinq militaires centrafricains ont fui leur pays pour se retrouver au Cameroun où ils se trouvent encore», a affirmé à l’AFP un officier supérieur de l’armée camerounaise. «Plus de 93 militaires centrafricains ont été accueillis le 25 mars (le lendemain de la prise de Bangui) à Garoua Boulai», une ville frontalière de l’est du Cameroun, a affirmé à l’AFP le sous-préfet par intérim de cette ville, Élie Nsangue Mwanjo.

«D’autres (militaires) sont entrés au Cameroun par Kentzou», une autre localité de la région donnant accès à la Centrafrique, a précisé M. Mwanjo, donnant également le chiffre de 145 au total.

Avant d’arriver à Garoua Boulaï, certains militaires tiraient des coups de feu en l’air, mais «ils ont été maîtrisés» (désarmés) avant d’entrer au Cameroun, avait-t-il assuré.

Les militaires centrafricains exilés au Cameroun ne devaient  pas y «rester indéfiniment, car ils doivent rentrer dans leur pays regagner leur poste», selon l’officier de l’armée. Selon lui, le ministre camerounais de la Défense,  le leur avait rappelé lors d’une récente visite dans la région de l’Est.

Selon le quotidien gouvernemental Cameroon Tribune citant une source proche des autorités régionales, ces militaires avaient été  logés dans «un camp militaire de Bertoua», la capitale régionale de l’Est, frontalière de la Centrafrique.
Plus de «3 000 migrants» centrafricains se sont installés au Cameroun depuis le coup d’État en Centrafrique.

«Nous avons enregistré 935 réfugiés à Garoua Boulaï. Sur les 935 réfugiés préenregistrés, 370 seulement ont accepté d’être transférés» dans un camp créé dans un village, a indiqué à l’AFP Mamady Fata Kourouma, chef de la sous-délégation du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) à Bertoua.

Parmi les réfugiés arrivés à Garoua Boulaï, «on a eu quatre blessés par balles» dont un est «décédé le 27 mars» peu après son arrivée dans un hôpital de la ville, selon un responsable local de la Croix-Rouge, Flaubert Mvongo.

Quatre autres arrondissements de la région sont frontaliers de la Centrafrique, mais le HRC dit n’y avoir pas recensé de cas officiels de réfugiés s’étant signalés aux autorités.

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