LA FIFA ANNONCE UNE GRANDE DÉCISION CONTRE LE RACISME
Vendredi soir, après 77 minutes de jeu, le défenseur et capitaine d’Amiens Prince Gouano, visé par les cris racistes, a commencé à quitter le terrain en lançant vers son banc de touche: « C’est fini on ne joue plus, je ramène mes coéquipiers, on rentre dans le vestiaire ».
Solidaires, les joueurs se sont arrêtés et certains, dont Gouano sont allés échanger avec les supporters. L’arbitre Karim Abed a également demandé au speaker du stade de faire « bien passer le message, que si ça se reproduit, on arrête ».
La Ligue de football (LFP) a annoncé des suites judiciaires et Dijon son intention de porter plainte.
« Ces cris répugnants sont contraires aux valeurs transmises par le sport. Ils insultent notre République. Je salue la réaction rapide de la LFP: la racisme n’aura jamais sa place en France », a réagi le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner.
Qu’a-t-on fait contre les supporters qui ont adressé des cris racistes contre Kean et Matuidi ? Rien ou presque. Et à la prochaine occasion, ils vont reprendre en Italie et dans d’autres stades en Europe où le racisme s’est installé dans les tribunes comme une peste incurable.
Gianni Infantino, le président de la FIFA, qui était samedi au ‘Congress Soccer’, a voulu se montrer intransigeant face aux cas de racismes qui ont eu lieu lors de plusieurs matches et a annoncé une mesure exceptionnelle qui, si elle était appliquée, aiderait les arbitres à prendre une décision radicale.
« Nous avons introduit le fameux ‘précédé des trois étapes‘ dans nos tournois : un mécanisme qui permet aux arbitres de pouvoir quitter le terrain en cas d’incidents discriminatoires », a déclaré Infantino.
« La FIFA presse toutes les fédérations membres, les ligues, les clubs et les instances disciplinaires à adopter une procédure identique, ainsi qu’une tolérance zéro pour les incidents liés au racisme dans le football, et à infliger des sanctions sévères en cas de comportements de ce type », a expliqué dans un communiqué.
Elle ajoute aussi qu’elle s’associe à « Prince Gouano, Kalidou Koulibaly, Raheem Sterling et Danny Rose, ainsi qu’à toutes les personnes qui ont souffert de racisme, que ce soit dans le monde professionnel ou dans la cour de récréation ».
« Nous n’hésiterons pas à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour érradiquer le racisme et toute forme de discrimination, à travers le football, à tous les niveaux et partout dans le monde », conclut le communiqué.
Reste à savoir si l’UEFA et les différentes fédérations européennes vont appliquer cette décision qui existe déjà dans leurs textes, mais que les arbitres et officiels ignorent en prétextant que l’arrêt d’un match pourrait entraîner des débordements dans et en dehors des stades.