17 JANVIER, LE JOUR OÙ LUMUMBA FUT DÉCOUPÉ EN 34 MORCEAUX AVEC LA TRONÇONNEUSE PAR…
《 j’ai découpé et dissoud le corps de Lumumba , en pleine nuit africaine. Nous avons commencé par nous saouler pour avoir du courage, on a écarté le corps. Le plus dur fut de le découper en 34 morceaux, à la tronçonneuse, avant d’y verser l’acide. Il n’en resté presque plus rien, seules quelques dents. Et l’odeur!Je me suis lavé trois fois et je me sentais toujours sale comme un barbare.》
Ces mots sont ceux du Belge Gérard Soete, prononcés librement et paisiblement en retraite le 15 mais 2002, quarante ans après la disparition du leader Congolais Patrice Lumumba.
Patrice Emery Lumumba fut le premier Premier ministre du Congo (actuelle RDC) de juin à septembre 1960. Il est l’une des principales figures de l’indépendance de ce pays et est considéré comme le premier « héros national » de son pays. Son discours prononcé lors de la cérémonie d’accession à l’indépendance de son pays en présence du Roi Baudouin de Belgique restera à jamais mémorable. Ce jour-là, Lumumba prononce un discours virulent dénonçant les abus de la politique coloniale belge depuis 1885. Son discours proclame vivement que l’indépendance marque la fin de l’exploitation et de la discrimination, le début d’une ère nouvelle de paix, de justice sociale et de liberté. A travers ce discours, Lumumba signe son arrêt de mort.
Le 17 janvier 1961 Patrice Lumumba, Maurice Mpolo et Joseph Okito sont conduits par avion à Élisabethville au Katanga et livrés aux autorités locales. Pendant le vol, lui et ses deux partisans furent battus si brutalement que le pilote se plaignit du fait que l’avion risquait de s’écraser. A 16h50, le DC 4 qui transporte les prisonniers atterrit sur l’aéroport d’Elisabethville. Sortis de l’avion, ils sont méconnaissables. Malgré leurs états, les prisonniers sont frappés à coups de cross puis jetés dans une jeep où ils se feront marcher dessus par des soldats.
Ils seront conduits dans une petite maison sous escorte militaire où ils seront ligotés et humiliés par les responsables katangais parmi lesquels Moïse Tshombé, Munongo Kimba, Kibwe, Kitenge mais aussi les Belges Gat et Vercheure. Vers 22h ils sont conduits dans la forêt, ils s’arrêtent dans une région marécageuse, bordée d’une savane boisée. Ils seront fusillés le soir même par des soldats sous le commandement d’un officier belge.
Lumumba est assassiné avec la complicité d’un consortium Américano-Belge (CIA et services secrets Belges) et avec le soutien français pour être remplacé par un dictateur « made in Occident » plus favorable aux intérêts occidentaux : le vassal Mobutu.
« Un jour, l’histoire aura son mot à dire, mais ce ne sera pas l’histoire qu’on enseigne à l’ONU, à Washington, Paris ou Bruxelles, mais l’histoire qu’on enseignera dans les pays libérés du colonialisme et de ses marionnettes. L’Afrique écrira sa propre histoire. Une histoire faite de gloire et de dignité » , avait déclaré Patrice Lumumba. Son combat se poursuit.