Afrique Politique

UN PRÉSIDENT AFRICAIN SIGNE LE PROLONGEMENT DE SON MANDAT

Les dirigeants africains n’ont vraiment pas honte d’utiliser tous les moyens illégaux pour s’accrocher au pouvoir. C’est le cas du président somalien Mohamed Abdullahi Mohamed, dit «Farmajo» qui a signé une loi controversée prolongeant de deux ans son règne alors que son mandat est arrivé à échéance le 8 février 2021, sans que des élections aient pu se tenir.

La résolution ordonne également à la commission électorale de Somalie d’organiser de nouvelles élections dans moins de deux ans. Selon la loi du pays, la proposition doit être votée par la chambre haute du Parlement.

« Le président Farmajo se félicite de la décision du parlement de rendre le pouvoir au peuple somalien », a déclaré la présidence dans un tweet.
Mercredi, le gouvernement fédéral avait rejeté la responsabilité de l »impasse du scrutin sur les dirigeants des gouvernements régionaux du Puntland et du Jubbaland. L’opposition accuse le président Farmajo de faire délibérément échouer le processus électoral pour prolonger son règne.

L’impasse du scrutin a plongé la Somalie dans une crise politique. Certains observateurs craignent que le groupe terroriste Al Shabab profite de ce désaccord pour déstabiliser un peu plus la Corne de l’Afrique.

Selon la radio Mogadiscio, le président Farmajo a «promulgué la résolution spéciale guidant les élections du pays, après son adoption à l’unanimité par le parlement» lundi soir. Le chef du Sénat somalien avait jugé inconstitutionnel lundi ce vote de la chambre basse, et cette résolution n’est pas passée devant le Sénat, comme le prévoit le processus législatif.

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrel a estimé dans un communiqué mardi que cette résolution «va diviser la Somalie, créer des retards supplémentaires et constituer une grave menace pour la paix et la stabilité de la Somalie et de ses voisins».

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a jugé sur Twitter qu’elle «sape davantage la paix et la sécurité du pays» et appelé le «gouvernement fédéral et les états fédéraux de la Somalie à reprendre les pourparlers».

Depuis la fin de son mandat, le président Farmajo bien que jugé illégitime par l’opposition somalienne, s’accroche au pouvoir et plusieurs tentatives de négociations pour sortir de l’impasse n’ont pas abouti.

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