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LES ÉTRANGERS VENDENT LES PRODUITS AFRICAINS AUX AFRICAINS

Par Jean-Paul pougoula

La diaspora utile peut-elle siffler la fin de cette recréation de la marginalisation des producteurs africains sur le marché européen des produits destinés aux consommateurs africains ?

Lorsqu’un Congolais veut manger ses feuilles de manioc à Bruxelles, il s’adresse à un Pakistanais qui le lui vend dans sa boutique.

Lorsqu’un Ivoirien veut manger du manioc à Berlin, il s’adresse à un Philippin qui le lui vend dans sa boutique.

Lorsqu’un Camerounais veut manger le taro à Londres, il s’adresse à un Sri-lankais qui le lui vend dans sa boutique.

Lorsqu’un Togolais veut manger la sauce Gombo à Paris, il s’adresse à un Chinois qui le lui vend dans son magasin.

Les Africains sont exclus du circuit de distribution des produits qui font partie de leur consommation hors d’Afrique. C’est ce que nous savons depuis des dizaines d’années.

Ce qu’on sait peu en revanche, c’est que nous sommes complètement exclus même par rapport à la production de nos propres aliments.

La patate douce vient des USA, le gombo vient du Mexique, le plantain vient de Colombie, l’avocat vient du Brésil, le taro vient de la Thailande, etc. Nous sommes complètement largués hors Jeu. Pire, nous ne sommes même pas arrivés  au Stade.

Vous voulez quelques exemples qui montrent que nous ne savons même pas qu’il y a un match qui se jouait avec notre nom au tableau ?

Nous mangeons du piment ?

Pas de soucis, il y a des Européens qui le cultivent en grande quantité en Guyane et en Martinique pour nous. Et cela ne choque personne, du moment où nous avons trouvé sur le marché notre piment tant aimé.

Nous aimons le safou ?

Pas de soucis, au Cameroun il existe un seul producteur qui le fait sur 30 hectares de plantation et là encore c’est un Français qui, depuis le Cameroun, alimente toute l’année  certaines grandes surfaces en Europe. Et, Gabonais, Congolais, Camerounais, Nigérians, ils sont tous contents d’avoir leurs safous sur les étagères des produits exotiques toute l’année, sans se poser la moindre question sur qui est le véritable producteur.

Le pire dans tout ça est que pendant que nous fuyons nos pays décrits comme l’enfer sur terre, ce sont nos prédateurs qui prennent nos places dans nos plantations en Afrique, pour produire et nous nourrir dans nos appartements exigus en Europe à transpirer d’esclavage salarial.

N’est-ce pas venu le temps de siffler la fin d’une telle recréation qui a trop duré ?

Pendant que nous passons notre temps à défiler au Trocadero contre nos dirigeants africains, les Vietnamiens qui se fichent de la démocratie et tout le mensonge qui va avec, mangent notre part du gâteau.

Pendant que nous passons nos week-end à prier un Dieu ou pour solliciter un tel nommé Jésus pour nous sauver et résoudre nos problèmes, les Chinois qui n’ont jamais entendu parler de Jésus s’organisent pour manger notre part du gâteau aussi dans la diaspora.

Pendant que nous perdons notre temps à faire les fêtes tous les samedis, à fêter les anniversaire des papas de 50 ans, à fêter les re-mariages, les Indiens qui sont très discrets mangent notre part du gâteau pour nos propres produits.

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