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LE BÉNIN DISQUALIFIÉ DE LA CAN U17 POUR AVOIR ALIGNÉ DES VIEUX PÈRES

N’ayant pas été convié aux CAN, le Bénin a trouvé une parade pour aller faire jouer les Écureuils seniors à la CAN réservée aux enfants de moins de 17 ans. Ils étaient tellement grands que ça sentait la tricherie et la supercherie à l’oeil nu. La CAF a obtenu la confirmation des soupçons après avoir soumis ces joueurs aux tests IRM  et PCCA (un examen cardiologique). Les résultats sont sans appel: 10 des 18 joueurs béninois  qui se présentaient dans la catégorie des cadets sont des pères de famille qui ont raboté leur âge. Sanction immédiate, l’équipe nationale cadette du Bénin est disqualifiée du tournoi qualificatif UFOA/CAN U 17 Tanzanie 2019.

Le Ministre du Tourisme, de la Culture et des Sports  Oswald Homéky, premier complice de cette magouille, s’est précipité à se laver les mains en déclarant: 《Je voudrais porter à la connaissance de tous qu’en dépit des IRM qui avaient été effectués par la fédération depuis deux mois, j’ai demandé qu’une contre-expertise soit faite pour l’ensemble des joueurs avant le départ de la délégation pour Niamey. Nous avons mis les ressources à disposition et les examens ont été faits sous la direction du staff médical de l’équipe. Les résultats ont clairement qualifié 22 joueurs sur les 25 examinés et ce n’est qu’après cela que nous avons autorisé la participation de l’équipe au tournoi de Niamey》.

Pourtant,  le journal « Bénin Intelligent  » avait bien tiré la sonnette d’alarme à l’attention de ce ministre qui arbore déjà la tunique de Ponce Pilate, que 10 joueurs de l’équipe nationale cadette ne remplissaient pas les conditions pour cette compétition, et en premier chef, celui qui était désigné capitaine, Pavlek Septime Ehoue, un enseignant d’EPS qui traînait déjà ses vieux os dans l’équipe cadette éliminée par le Gabon, et qui, chaque année, a moins de 17 ans, et est toujours étudiant!

En fait, le staff technique et la fédération, bien conscients que ces joueurs sont adultes, ne les ont pas fait subir les tests IRM. Ils ont été substitués par d’autres cobayes   à Lomé. La méthode est vieille comme le dinosaure qui, pour paraître jeune, se fait remplacer par un écureuil.  Et malgré tout, les tests effectués à  la clinique Autel  D’Ell de Lomé, ont décelé d’autres joueurs qui auraient approximativement l’âge de Faure Gnassingbe! Qu’importe! Ils ont été maintenus dans la liste du sélectionneur  Lafiou Yessoufou, estimant qu’ils peuvent être considérés comme des cadets pour la simple raison qu’ils ont des petits corps comme le lièvre . Anjorin Moucharafou et l’ancien Comité exécutif sont habitués à ces méthodes avec la complicité des responsables des clubs, n’hésitent pas à  falsifier les âges et les noms,  en établissant les faux documents d’état civil.

En 2014, lors d’un match éliminatoire du championnat d’Afrique U17 contre le Mali, quatre buveurs de bière  avec des débuts de calvitie,  furent alignés par la sélection béninoise . La Fédération béninoise fut suspendue durant  deux ans dans les compétitions à catégories d’âges.

Le 30 mai 2018, la CAF a adressé une note circulaire à l’endroit  des fédérations sur l’obligation du test de l’IRM à tous les joueurs pour les éliminatoires de la CAN U17 Tanzanie 2019. L’article 135 du code disciplinaire de la CAF prévient  sur les conséquences qui peuvent découler du non respect de ce test d’éligibilité d’âge pour tous les joueurs. Non seulement les amendes de l’ordre de dix mille dollars minimum par joueur seront infligées au Bénin, mais les sanctions peuvent  aller jusqu’à une interdiction de toute activité de football pendant une période de quatre ans, d’autant plus que le pays des Écureuils est un puissant récidiviste.

À part le Ghana qui est encore secoué par le vaste scandale de corruption des arbitres et qui s’est arrangé à présenter des joueurs respectant le critère de l’âge, tous les autres pays de l’Afrique de l’Ouest ont été rattrapés lors des tests. Deux joueurs ivoiriens, deux Nigérians, un Nigérien et un Togolais ont falsifié leur âge et ont été renvoyés. Triste image du football africain où l’âge qu’on coupe sur les documents finit toujours par se révéler sur les stades. Comme le dit un proverbe africain: 《 les moustaches cachent les défauts de la bouche, mais ne redonnent pas les dents à une bouche qui n’en a plus》.

J. RÉMY NGONO

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