MANIFESTATION AU SIÈGE DE FACEBOOK ACCUSÉ D’ÊTRE AU SERVICE DU GÉNOCIDAIRE PAUL BIYA, DES DICTATEURS ET DU COLONIALISME FRANÇAIS
Impossible d’appeler Facebook. Le réseau social américain numéro 1 du monde, déménage d’immeuble en immeuble à Paris dans l’anonymat, et sans enseigne. Décidés à lui demander des comptes, un groupe de leader et d’Amazones de France a réussi à repérer les nouveaux bureaux de Facebook cachés au 6 rue Ménars au deuxième arrondissement de Paris. Une manifestation a été immédiatement organisée sur place. Voici la lettre qui a été adressée à la directrice de Facebook France, madame Fidji Simo par le Conseil des Camerounais de la Diaspora ( CCD), les États Généraux de la Révolution ( EGR):
« Suite au succès du sommet Russie- Afrique, le réseau social Facebook a fait une sortie qui a fait grand écho dans les médias impérialistes français. Dans un article intitulé « Facebook dénonce des campagnes de manipulation menées en Afrique depuis la Russie », publié par “Jeune Afrique”, le 30 Octobre 2019, nous apprenions que “Le géant de la Silicon Valley (Facebook) a identifié en particulier trois campagnes de manipulation de l’opinion publique menées à partir de 2015 sur Facebook et Instagram, depuis des comptes situés en Russie. Les opérations auraient visé les utilisateurs de huit pays africains, dont la RDC, la Côte d’Ivoire, le Cameroun, la Centrafrique et Madagascar… ”
Partant de ce fallacieux prétexte, Facebook s’est lancé dans une opération de blocage des comptes et pages d’activistes, panafricanistes, et journalistes francophones en général, et Camerounais en particulier, influents sur la toile, sans motifs valables, ni préavis. La page Facebook de l’Ong AFRIC (Association pour la Recherche Libre et la Coopération Internationale) qui est une communauté de chercheurs, enquêteurs, experts, et activistes qui ont pour but de mettre sur pied une plateforme pour la diffusion d’informations objectives, d’analyses pertinentes, de points de vue sur des sujet d’actualité ; en établissant la communication et l’interaction. Les comptes Facebook de leaders de cette association ont même été supprimés.
Plusieurs comptes et pages Facebook des influenceurs camerounais sont régulièrement bloqués ou systématiquement supprimés. Certains sont invisibles sur le fil d’actualité, d’autres ne peuvent plus partager, voire commenter. Nous avons dressé une longue liste non exhaustive … Il convient de relever qu’aucun d’entre eux n’entretient des relations ou a ouvert un compte en Russie. Ils n’y ont même pas mis pieds dans ce pays qui est devenu l’ennemi de Facebook.
Depuis le 27 octobre 2019, la page Facebook » REMY NGONO Officiel » qui compte plus de 641 000 abonnés, ne parvient plus à publier. Le premier motif qui lui a été signifié était qu’il n’a pas respecté les règles de la communauté. Vérification faite, cette accusation est mensongère. Cette suspension qui courait pour une semaine, a été allongée jusqu’au 29 novembre, sans la moindre explication. Toutes les revendications faites par ce dernier n’ont jamais obtenu de réponse. Soit précisé en passant, Rémy Ngono est un journaliste professionnel a remporté le prix du Comité de l’Excellence Africaine, le prix Marcel Anselme, et travaille dans des médias de grande écoute comme RFI, RTL, etc. Il n’a jamais été suspendu par les professionnels chargés du contrôle de la presse et de l’audiovisuel en France. Comment donc expliquer que ce soit Facebook qui le censure?
Nous exprimons toute notre indignation et condamnons avec la dernière énergie cet acharnement de l’entreprise de Mark Zuckerberg contre la lutte souverainiste africaine, de façon générale, et camerounaise , en particulier. En effet, ces leaders, activistes, journalistes sont des actrices et acteurs majeurs de la lutte pour l’éveil des consciences contre le système colonialiste et impérialiste entretenu par la France qui prend en otage le Cameroun en s’appuyant sur le dictateur génocidaire Paul Biya, 87 ans, au pouvoir depuis 37 ans.
Depuis des siècles, les droits fondamentaux à la liberté, à l’éducation, à la santé et au bien-être du peuple camerounais sont bafoués par la France qui maintient à la tête de notre pays ses pions, des laquais pour mieux organiser le pillage des ressources naturelles . Les médias français se taisent sur la guerre livrée par Paul Biya contre le peuple anglophone du Cameroun qui a déjà fait plus de 3000 morts. Et les seules voix qui s’élèvent dans les réseaux sociaux pour alerter la communauté internationale, sont étouffées par Facebook.
Nous sommes d’autant plus surpris que cette large purge de Facebook apparaisse au lendemain du sommet historique Russie-Afrique consacré justement à la mise en place de mécanismes techniques et économiques pour aider l’Afrique à gagner le combat de sa souveraineté. Pendant ce sommet, des panafricanistes, comme Nathalie Nyamb ont pu exposer au monde entier la face hideuse de tous ces mécanismes néocolonialistes, comme le franc cfa, l’occupation militaire, qui entretiennent la pauvreté et le désespoir en Côte d’Ivoire, en République Centrafricaine, au Cameroun pour ne citer que ceux-là.
Il ne fait donc l’objet d’aucun doute que cette sortie du réseau social Facebook n’est qu’une autre tentative de manipulation de l’opinion africaine et internationale, pour justifier la censure des leaders, intellectuels, activistes camerounais populaires de la diaspora qui mettent à nu les crimes du régime Biya avec la complicité de la France.
Notre indignation est d’autant plus grande que Facebook a décidé de faire allégeance au régime Biya en se rendant au Cameroun pour signer des contrats à huis clos, juste un mois avant l’élection présidentielle d’octobre 2018.
En effet, une délégation de Facebook, s’est rendue au Cameroun du 19 août au 23 août 2018. » Ce déplacement s’inscrit dans le cadre des visites que l’équipe effectue régulièrement à travers tous les pays d’Afrique francophone pour échanger avec les parties prenantes et acteurs locaux; notamment les autorités publiques, la société civile et les ONG « , lisait-on dans le communiqué qui annonçait la visite des collaborateurs du patron de Facebook l’Américain Mark Zukerberg. Il s’avère qu’en réalité, tous les frais de ce séjour ont été pris en charge par le gouvernement camerounais.
“Dans le cadre de nos visites de terrain, nous sommes fréquemment amenés à rencontrer un éventail de parties prenantes et acteurs locaux, notamment les autorités publiques, la société civile et les ONG. Notre présente visite au Cameroun n’est en rien différente de ces prises de contact habituelles.” avait déclaré Mme Aïda Ndiaye, Responsable politiques publiques de Facebook en Afrique francophone. Cependant, elle n’a multiplié des rencontres qu’avec le ministre camerounais de la communication et porte-parole du gouvernement Emmanuel Sadi. Quelques jours après, la quasi-totalité des comptes et pages Facebook des activistes, journalistes et opposants à Paul Biya, étaient bloqués juste avant le lancement de la campagne électorale de la présidentielle du 7 octobre 2018. Sans l’ombre d’un doute, Facebook, sponsorisé par le régime dictatorial a joué un grand rôle dans le hold-up électoral du génocidaire Paul Biya. Quelle ironie!
Facebook s’arroge le droit de censurer, bloquer les comptes et pages, décider des informations qui sont bonnes ou pas pour l’Afrique. C’est une grave atteinte à la liberté d’opinion et un mépris vis-à-vis de la capacité de discernement des Africains. Cette attitude grossière s’inscrit dans la ligne droite de la pensée grégaire colonialiste et impérialiste qui prétend toujours savoir ce qui est bon pour l’Afrique.
Ceci n’est rien d’autre que la pérennisation de cette culture de manipulation de la conscience collective africaine.
Nous invitons Facebook à lever les blocages de comptes et pages d’activistes, journalistes camerounais. Nous sommes un peuple mature, responsable, rempli de valeurs et qui sait clairement et précisément ce qu’il veut : le départ de Paul Biya et la fin du diktat de la France. Nous nous réservons le droit d’engager des poursuites judiciaires contre Facebook pour cette atteinte grave aux droits de l’homme.
Vous remerciant de votre bienveillante attention, nous vous prions d’agréer, Madame, l’expression de notre très haute considération.
Pour le CCD et le Bureau Fédéral des EGR
Robert Waffo Wanto
J. Rémy Ngono
Jean Pierre Samedjeu
Céline N. Nkouomben
Bertrand Tchapwa »