Accusé levez-vous Afrique Politique

APRÈS L’UA ET LA CEDEAO, LA COUR SUPRÊME DU MALI CALE ASSIMI GOITA

L’Union africaine a suspendu l’adhésion du Mali en réponse au dernier coup de force militaire et a menacé d’imposer des sanctions ciblées si un gouvernement dirigé par des civils n’était pas rétabli, a-t-elle déclaré, mardi, dans un communiqué. Qu’à celà ne tienne, Assimi Goita manoeuvre pour la mise en place d’un nouveau gouvernement

La signature du décret de nomination de Choguel Kokkala Maiga comme Premier ministre a connu un retard.  Et pour cause  :La Cour suprême pense que Assimi Goita président de la transition doit encore prêter serment tandis que la Cour constitutionnelle dit qu’il avait prêté serment au même titre que le président de la transition le même jour; donc pour le moment c’est une bataille juridique  entre la Cour Constitutionnelle et la Cour Suprême. Entretemps, Assimi Goita a signé un important décret: Mahamadou Dagno est nommé secrétaire général de la présidence avec rang de Ministre!

Après la Cédéao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest), c’est au tour de l’Union africaine de suspendre le Mali. L’institution a annoncé, mardi 1er juin, dans un communiqué, l’exclusion temporaire du pays et a menacé d’imposer des sanctions si la junte au pouvoir ne rétablissait pas un gouvernement dirigé par des civils.

L’UA « décide […] de suspendre immédiatement la République du Mali de sa participation à toutes les activités de l’Union africaine, ses organes et ses institutions, jusqu’à ce qu’un ordre constitutionnel normal soit rétabli dans le pays », déclare dans ce texte le Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’organisation.

L’UA appelle les militaires maliens à « urgemment et inconditionnellement retourner dans leurs casernes et à s’abstenir de toute interférence future dans le processus politique au Mali ». Elle demande à établir les conditions pour le retour à une transition démocratique « sans entrave, transparente et rapide. » « Sans quoi, le Conseil n’hésitera pas à imposer des sanctions ciblées et d’autres mesures punitives » contre ceux qui empêchent la transition, ajoute le texte.

Le Mali a connu deux coups d’Etat en neuf mois. Le 18 août 2020, le président Ibrahim Boubacar Keïta, dit « IBK », accusé de corruption et d’impuissance face à l’insécurité, est renversé par un putsch après plusieurs mois de manifestations antigouvernementales.
L’UA avait alors décidé de suspendre  le Mali.

Cependant,  l’organisation continentale a lèvé  cette décision début octobre, après que la junte s’est engagée à une transition vers un pouvoir civil dans les 18 mois. Le 15 avril 2021, les autorités de transition fixent dans ce sens des dates en février et mars 2022 pour les élections présidentielle et législatives. Mais en mai, les militaires, mécontents d’une recomposition du gouvernement décidée suite à une contestation grandissante, arrêtent le président et le Premier ministre, Bah Ndaw et Moctar Ouane, conduits sous la contrainte au camp militaire de Kati, près de Bamako.

La Cour constitutionnelle déclare ensuite chef de l’Etat et président de transition le colonel Assimi Goïta, homme clé dans l’actuelle crise politique. Ce dernier a assuré que les élections prévues se tiendront courant 2022. Dans son communiqué, l’UA appelle à ce qu’aucun des responsables actuels ne se présente aux élections à venir et demande la levée des « restrictions » sur tous les acteurs politiques, dont Bah Ndaw et Moctar Ouane, actuellement assignés à résidence. Elle annonce également l’organisation prochaine d’une mission d’évaluation au Mali.

Pendant ce temps, le président du Conseil national de transition du Mali le colonel Malick Diaw a effectué une brève visite en Guinée-Bissau mardi 1er juin. Le colonel Diaw était porteur d’un message du chef de la junte militaire malienne Assimi Goïta au président guinéen Umaro Sissoco Embalo. C’est la première étape d’une mission de la junte au pouvoir dont l’objectif est « de chercher un soutien et partager avec les chefs d’État de la sous-région la situation de crise que traverse le Mali. Le soutien de la sous-région permettra au Mali de sortir de crise avec également l’accompagnement de tous les partenaires » a déclaré le colonel Malick Diaw.

 

Articles Similaires

Quitter la version mobile